
L’assurance chinoise s’ouvre davantage aux étrangers

La Chine s’ouvre peu à peu et les assureurs étrangers comptent bien en profiter. Axa et Allianz ont ainsi renforcé leur position dans le pays en début de semaine. L’assureur françaisa acquis lundi la participation résiduelle de 50% d’Axa Tianping, sa coentreprise d’assurance dommages en Chine, grâce à un accord avec les actionnaires locaux actuels. L’opération atteint 584 millions d’euros sous réserve de l’obtention des autorisations réglementaires. «Axa Tianping est une plate-forme unique pour permettre à Axa de saisir pleinement le fort potentiel de croissance des marchés de l’assurance dommages et santé en Chine», a précisé dans un communiqué Thomas Buberl, directeur général d’Axa.
Totalisant 1 milliard d’euros de primes en 2017 et implanté sur tout le territoire avec 25 succursales et 93 sous-succursales, Axa Tianping est le quinzième assureur dommages local et leader dans l’assurance directe automobile. C’est la première fois dans le marché chinois de l’assurance qu’un acteur étranger détient entièrement un assureur dommages majeur disposant d’une couverture nationale, rappelle Axa.
Concurrent direct, l’assureur allemand Allianz est, de son côté, devenu la première compagnie étrangère à décrocher le feu vert de la Commission de contrôle des banques et des assurances de Chine pour installer une holding d’assurance détenue à 100% dans le pays. La société Allianz (China) Insurance Holding Company Limited doit voir le jour en 2019 et être basée à Shanghai.
Si le marché chinois attire tant c’est que la Chine et les pays émergents asiatiques constituerontla première source de demande en assurance dans les prochaines années selon l’étude de Swiss Re parue la semaine dernière. Les primes du marché de l’assurance chinois augmenteront de «14% par an au cours de la prochaine décennie», souligne Allianz. L’ouverture de ce marché aux entreprises non locales est d’ailleurs plus rapide que prévu. Les autorités chinoises avaient ainsi annoncé en 2017 une levée du plafond des parts étrangères dans les sociétés d’assurance de 50 % à 51 % d’ici trois ans, puis l’autorisation d’une pleine propriété étrangère d’ici cinq ans. Malgré cette accélération, le marché chinois demeure dominé par quatre géants nationaux de l’assurance : China Life, PICC, China Pacific Insurance et Ping An, premier assureur mondial. Ces derniers se sont partagés en 2017 46% du chiffre d’affaires global de l’assurance en Chine, selon Atlas Magazine. Dans le domaine de l’assurance dommages, le taux de pénétration reste assez bas à 1,3% du PIB, d’après Axa.
Plus d'articles du même thème
-
Groupama enregistre le résultat le plus élevé de son histoire
L’assureur mutualiste affiche des résultats 2024 en nette progression par rapport à l’exercice précédent grâce à la bonne tenue de l’ensemble de ses activités d’assurance et une sinistralité "climatique" clémente. Toutefois, le ratio de solvabilité pâtit d’effets de marché défavorables et d’exigences en capital plus élevées. -
Harvest commence à sortir du bois après sa cyber-attaque
Sonia Fendler, directrice générale adjointe chez Harvest, est intervenue à la Convention annuelle de l’Anacofi, quelques jours après s'être exprimée lors d'une réunion organisée par la CNCGP. Elle a donné des premiers éléments d’explications sur l’origine de la fuite de données et confirmé que la période d’indisponibilité des services ne sera pas facturée. -
Le courtier en assurances Adélaïde confirme ses ambitions de croissance
Le groupe de courtage familial indépendant boucle une belle année 2024 et entend bien continuer sur cette lancée. Un nouveau directeur général pour Verlingue attendu fin avril viendra renforcer encore la dynamique de croissance de la filiale historique du groupe.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions