
L’AG de Citigroup approuve du bout des lèvres la rémunération des dirigeants

Le vote était consultatif mais son résultat traduit le doute des actionnaires de Citigroup. Lors de l’Assemblée générale de mardi, seulement 63,6% des votants ont approuvé la rémunération des cinq directeurs exécutifs de la banque américaine, en hausse de 11% l’an dernier à 57,3 millions de dollars (50,7 millions d’euros). Gonflée de 27% à 16,5 millions de dollars, l’enveloppe dédiée au directeur général, Michael Corbat, avait conduit ISS et Glass Lewis à monter au créneau.
Début avril, les deux agences de conseil en vote avaient estimé ce montant injustifié et recommandé un rejet. «Le programme de Citigroup est en fin de compte discrétionnaire et la décision d’octroyer à Michael Corbat sa plus forte rémunération à date n’est pas justifiée étant donné la performance en retrait de l’action», avait détaillé ISS, en référence à la baisse de 4,9% du titre en 2015.
L’an dernier, le profit de Citigroup a pourtant grimpé de 49%, à 17,1 milliards de dollars, son plus haut niveau depuis 2006. Le retour sur actifs nets tangibles (ROTE), une mesure moins contraignante que le ROE, est lui remonté de 7,1% à 9,2%. Compte tenu de la baisse de 2% des revenus, ce rebond a été permis par une chute de 73% des frais juridiques et des coûts de restructuration. Lors de l’AG, Michael Corbat a aussi souligné que les effectifs ont été réduits de 40.000 postes depuis trois ans.
Ces rémunérations «reflètent le succès du CCAR (les tests de résistance de la Fed, ndlr) en 2015, le progrès substantiel de Citigroup vers ses objectifs financiers à trois ans et les pratiques de marché», avait plaidé la banque en amont de l’AG dans son guide 2016. Un an plus tôt, l’échec au CCAR, la stagnation de l’action et le recul de 16% des bénéfices avaient conduit Citigroup a baissé la rémunération de Michael Corbat de 10%, à 13 millions de dollars.
Redoutant l’ire des actionnaires, Citigroup a modifié début avril le calcul des rémunérations variables à compter de 2016. Retouché, le nouveau système prévoit notamment une limitation du bonus si le rendement total des actions est négatif pendant trois ans. Le vote mitigé de mardi pourrait avoir d’autres conséquences à l’instar de celui survenu l’an dernier chez JPMorgan, qui avait conduit la banque à revoir ses pratiques. En hausse de 35%, à 27 millions de dollars, la rémunération de Jamie Dimon comprend un bonus cash en baisse de 32%, à 5 millions.
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