
Les actionnaires de JPMorgan valident le «say on pay» du bout des lèvres
Le résultat du scrutin en dit long sur l’érosion de la popularité de la direction de JPMorgan auprès de ses actionnaires. Réunis mardi en assemblée générale, ces derniers n’ont été que 61,4% à approuver la résolution présentant les modalités de rémunération au titre de 2014 des dirigeants, dont Jamie Dimon, le PDG de la banque américaine.
Le taux d’approbation marque ainsi une nette baisse par rapport aux résultats de 78% et 94% enregistrés respectivement en 2014 et 2013. Le plan 2015-2019 de rémunération à long terme, qui prévoit l’émission potentielle de 95 millions d’actions supplémentaires, a lui été approuvé à 89%, contre 92% l’an dernier.
Pomme de discorde principale, qui avait incité deux agences de conseil à recommander le rejet de la motion, Jamie Dimon va recevoir un bonus en numéraire de 7,4 millions, le premier en 3 ans, tandis que sa rémunération globale demeurera stable à 20 millions, y compris 11,1 millions octroyés sous la forme d’actions bloquées. Et ce alors même que l’exercice 2014 a été marqué par une baisse des revenus de la banque, qui ne doit son profit record de 21,8 milliards de dollars qu’à une baisse sensible des provisions pour litiges.
Outre l’alignement des rémunérations sur les performances, sujet renforcé par les amendes infligées à la banque dans le cadre du scandale du forex, les proxys ISS et Glaw Lewis avaient critiqué l’absence de critères d’attribution précis. «[Les actionnaires] n’ont pas remis en cause le niveau de rémunération, mais la structure de ses composantes», a admis lors de l’assemblée Lee Raymond, le président du comité de rémunération, ajoutant qu’une réflexion serait engagée sur cette «question importante».
Dans le document de présentation de l’assemblée, JPMorgan avait pris le soin de justifier de l’absence de formule de calcul précise. «Etant donné la diversité au sein de notre société, notre évaluation ne se prête pas à une simple formule pour déterminer un simple score indicatif de la performance», explique le document.
«L’usage d’une formule peut en outre conduire à un décalage entre rémunération et performance», ajoute le texte en prenant l’exemple de l’exercice 2012. Dans le sillage des pertes de trading essuyées à la suite de l’affaire de la «Baleine de Londres», JPMorgan avait divisé par deux la rémunération de Jamie Dimon, malgré des profits record.
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