
La Société Générale veut rassurer les marchés sur son exposition à la Russie

Particulièrement touchée par le conflit entre la Russie et l’Ukraine à cause de sa filiale Russe Rosbank, la Société Générale a voulu préciser jeudi le détail de ses expositions à ce pays. Le message se veut rassurant. «Un éventuel scénario extrême qui affecterait les droits de propriété sur ses actifs bancaires en Russie (…) ne remettrait pas en cause le versement du dividende au titre de l’exercice 2021», a assuré la banque dans un communiqué.
L’exposition bilantielle et hors bilantielle à la Russie du groupe représente 1,7% de son bilan, soit 18,6 milliards d’euros au 31 décembre 2021 sur la base des cours de change à cette date. Elle se répartit entre 15,4 milliards d’euros d’exposition comptabilisée dans SG Russie (« Expositions On-shore ») et 3,2 milliards d’euros d’exposition comptabilisée en dehors de la Russie (« Expositions off-shore »), dont 2,6 milliards d’euros au bilan.
Les activités de SG Russie comprennent Rosbank, Rosbank Insurance (composée de SGS et SGSZh détenues à 81% par Sogecap et 19% par Rosbank), ALD automotive Russia (détenue à 100% par ALD SA). Les expositions off-shore sur la Russie sont quant à elles essentiellement constituées d’opérations mises en place dans le cadre des activités de financement de la Banque de Grande Clientèle et Solutions Investisseurs. La banque précise que les contreparties sous sanctions représentent environ 0,7 milliard d’encours nets off-shore.
Risque local
Le groupe bancaire a aussi confirmé que ses activités localisées en Russie représentaient 2,8% de son produit net bancaire total en 2021 et 2,7% de son résultat net. Ces activités concernent principalement sa filiale Rosbank qui «opère de manière autonome en matière de liquidité, avec un ratio de crédits sur dépôts d’environ 80% au 31 décembre 2021». Ces expositions sont largement libellées en devise locale, à hauteur de 99,7% sur les particuliers et de 68% sur les entreprises. Les encours auprès de la clientèle de particuliers représentent environ 41% de l’exposition totale de SG Russie, les entreprises comptent pour 31%, les institutions financières représentent une exposition de 0,5 milliard d’euros, et le souverain russe et les entités assimilées 3,7 milliards d’euros, dont environ 1,2 milliard d’euros sous forme de titres d’Etat.
La Société Générale assure qu’avec un ratio de fonds propres durs (CET1) de 13,7% au 31 décembre 2021, soit environ 470 points de base au-dessus de l’exigence réglementaire, « le Groupe est tout à fait en mesure d’absorber les conséquences d’un éventuel scénario extrême qui affecterait les droits de propriété sur ses actifs bancaires en Russie ». Elle estime l’impact en capital d’un tel scénario à environ -50 points de base de ratio de capital CET1, sur la base notamment d’un actif net comptable de Rosbank équivalent à 2,1 milliards d’euros au 31 décembre 2021, de 0,5 milliard d’euros de dette subordonnée et en tenant compte de l’annulation des actifs pondérés associés.
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