
La Société Générale résiste mieux que prévu et affiche son optimisme

La Société Générale a vu ses revenus reculer dans ses principales activités au quatrième trimestre, mais s’est montrée plus optimiste pour 2024.
Après les dépréciations d’actifs comptabilisées au sortir de l'été, la banque française a publié jeudi un résultat net en baisse de 60% au quatrième trimestre, à 430 millions d’euros. Le produit net bancaire (PNB), l'équivalent du chiffre d’affaires, a diminué de près de 10%, à 5,96 milliards d’euros.
Selon le consensus compilé par la Société Générale, les analystes redoutaient toutefois une dégradation encore plus forte, avec un résultat net attendu à 333 millions d’euros et un PNB à 5,86 milliards d’euros.
La banque a pâti d’une marge nette d’intérêt toujours en berne dans la banque de détail, en baisse de 22% sur l’ensemble de l’exercice 2023. Comme les autres banques françaises, la Société Générale a été confrontée à la fin des financements à bas coûts de la Banque centrale européenne (TLTRO) et à la remontée du taux de rémunération du Livret A. Elle continue par ailleurs d'être pénalisée par des outils de couverture contre une éventuelle baisse des taux mis en place avant 2022.
Le pôle constitué par la banque de détail en France, la banque privée et l’assurance a vu son PNB baisser de 14% sur la période d’octobre à décembre. «Ce trimestre est néanmoins marqué par le début du rebond de la marge nette d’intérêt», a précisé la banque, qui table encore sur un impact résiduel de ces instruments de couverture au premier semestre. La marge nette d’intérêt devrait retrouver ou dépasser cette année le niveau atteint en 2022, selon les projections présentées jeudi.
Reprise de l’activité et réduction des coûts en 2024
Parmi les points positifs du trimestre écoulé, Société Générale Assurances a vu ses revenus bondir de 43%. La banque en ligne BoursoBank (Boursorama) a par ailleurs gagné 566.000 clients, un record, au quatrième trimestre avant de dépasser en janvier le seuil des 6 millions de clients.
Le deuxième pilier du groupe, centré sur la banque de financement et d’investissement, a également vu ses revenus reculer de 11%, après un quatrième trimestre 2022 particulièrement dynamique. Les activités de financement et de conseil ont notamment diminué de 14% après un quatrième trimestre record en 2022.
Sur l’ensemble de l’exercice 2023, le résultat net de la Société Générale a augmenté de 37%, à 2,5 milliards d’euros, malgré une baisse de 7,6% des revenus. Le groupe a également annoncé jeudi le versement d’un dividende de 0,90 euro par action au titre de l’exercice écoulé, ainsi que le lancement d’un plan de rachat d’actions de 280 millions d’euros. Le taux de distribution ressort à 40%, dans le bas de la fourchette visée par le groupe.
A lire aussi: Les résultats de BPCE décrochent en 2023
Dans un communiqué, le directeur général de la Société Générale, Slawomir Krupa, a dit «aborder avec confiance» l’année 2024, en la plaçant sous le signe d’une «efficacité opérationnelle accrue».
La banque de la Défense vise une croissance d’au moins 5% de ses revenus cette année. Les mesures d'économies annoncées en septembre dernier et de nouveau cette semaine devraient permettre au coefficient d’exploitation de tomber sous les 71%, contre près de 74% en 2023. La rentabilité des fonds propres (ROTE) devrait dépasser 6%, contre 4,2% en 2023.
Le coût du risque devrait pour sa part rester contenu entre 25 et 30 points et le ratio de solvabilité est attendu autour de 13% en fin d’année, contre 13,1% fin 2023.
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