La Société Générale est freinée par une marge d’intérêt dégradée au troisième trimestre

Les revenus du groupe ont été pénalisés par la banque de détail mais la BFI a enregistré une performance solide et le coût du risque devrait être plus faible que prévu en 2023.
Agefi-Dow Jones
SG societe generale
La Société Générale perd 8% en Bourse depuis le début de l'année  -  (RK)

La Société Générale a annoncé vendredi une forte baisse de ses résultats au troisième trimestre sous l’effet de dépréciations d’actifs et d’une baisse des revenus de sa banque de détail en France.

Le résultat net a été divisé par cinq au trimestre écoulé, à 295 millions d’euros, sous l’effet de 610 millions d’euros de dépréciations déjà annoncées, notamment sur les activités du groupe en Afrique et sur ses crédits d’impôts. Ces charges comptables seront sans effet sur le dividende de l’exercice, a précisé la banque.

Le produit net bancaire (PNB), l’équivalent du chiffre d’affaires, a reculé de 6,2% sur la période, à 6,19 milliards d’euros.

Selon le consensus des analystes fourni par la Société Générale, le résultat net était attendu en moyenne à 168 millions d’euros et le PNB à 6,3 milliards d’euros.

L’action Société Générale progressait de 0,6% à 21,74 euros à 10h20.

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La banque de détail à la peine

La division de banque de détail en France, qui comprend également l’assurance et la banque privée, a subi une forte baisse de revenus, avec un PNB en repli de 16% par rapport au troisième trimestre 2022, à 1,88 milliard d’euros. Rare point positif du trimestre, BoursoBank (Boursorama) a gagné 412.000 nouveaux clients et signe la meilleure performance commerciale trimestrielle de son histoire.

Les banques françaises tardent à bénéficier de la hausse des taux d’intérêt, sous l’effet du stock de crédits à taux fixes octroyés avant 2022 mais aussi pour des raisons réglementaires (taux d’usure). La fin du programme TLTRO de la Banque centrale européenne (BCE) les prive également de financements à bas coûts, alors que l’augmentation de la rémunération des livrets réglementés comme le Livret A pèse sur la marge nette d’intérêt.

Dans le cas de la Société Générale, ce dernier indicateur a chuté de 27% au trimestre écoulé, alors que les instruments de couverture pris par la banque pour se protéger en cas de baisse des taux l’ont privée de l’effet positif des relèvements de la BCE. Ces couvertures de taux devraient continuer à peser sur la marge jusqu’à la fin de l’année, avant une normalisation prévue au premier semestre 2024.

Les encours de crédit s’inscrivent par ailleurs en repli de 4%, la banque ayant décidé de limiter ses octrois de prêts en raison de leur faible rentabilité.

Sur l’ensemble de 2023, la Société Générale vise désormais une baisse de plus de 20% de la marge nette d’intérêt dans la banque de détail en France, au lieu d’une précédente prévision comprise entre -15% et -20%. L’année prochaine, cet indicateur devrait toutefois retrouver ou dépasser son niveau de 2022.

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La BFI résiste

Deuxième pilier du groupe, la banque de détail à l’international et les métiers spécialisés affichent une croissance de 12%, à 2,23 milliards d’euros, après le rachat de LeasePlan par ALD, filiale spécialisée dans la location automobile de longue durée. L’activité se replie toutefois de 0,8% à périmètre et changes constants.

La banque de financement et d’investissement du groupe signe de son côté un trimestre solide. Ses revenus s’inscrivent en baisse de 0,4%, à 2,31 milliards d’euros, mais doivent se comparer aux performances élevées de l’été 2022. Les activités de marché essuient ainsi une décroissance de 2,4% par rapport à un troisième trimestre record en 2022. La banque de financement et de conseil aux entreprises signe en revanche un nouveau record, avec des revenus en hausse de 2,1%.

Sur l’ensemble de l’année, la Société Générale a indiqué que son coût du risque devrait finalement être inférieur à 20 points de base au niveau du groupe, contre un précédent objectif de moins de 30 points de base. Au troisième trimestre, cet indicateur intégrant les provisions pour créances douteuses s’établit à 21 points de base du total des encours.

En termes de fonds propres, le ratio CET1 s’établit à 13,3%, contre 13,1% fin juin, après un gain comptable lié aux règles IFRS.

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