
La Société Générale doit prouver sa capacité à atteindre ses objectifs
La Société Générale n’atteindra pas ses objectifs financiers 2020. La banque ne table plus que sur un rendement des fonds propres tangibles (Rote) compris entre 9% et 10%, contre 11,5% précédemment. En cause : l’environnement de taux bas, qui accentue la pression sur les marges d’intérêt de la banque de détail en France, et la baisse des revenus de ses activités de marché. Au quatrième trimestre, le produit net bancaire (PNB) de la banque de détail a ainsi chuté de 6,8% et de 1,9% sur 2018. Cette faiblesse des taux se traduira par un manque à gagner de 500 millions d’euros sur les revenus en 2020, a précisé le groupe.
La Société Générale, qui a affiché un bénéfice net de 3,9 milliards d’euros en 2018, maintient néanmoins son objectif d’un ratio de solvabilité CET1 de 12% en 2020 et prévoit de distribuer un dividende de 2,20 euros avec une option en actions. Elle mise, en effet, sur une réduction des coûts de 500 millions d’euros dans sa banque d’investissement et sur une accélération de sa politique de cessions d’actifs. Le groupe renonce cependant à son ambition de croissance de 3% de ses revenus par an. «Nous ne pouvons pas donner d’objectifs sur la progression des revenus. On ne sait pas si l’Italie va entrer en récession», a expliqué William Kadouch-Chassaing, le directeur financier de la Société Générale, en marge d’une conférence de presse.
Avertis dès la mi-janvier par le profit warning de la banque, les investisseurs ont accueilli les résultats du quatrième trimestre et les révisions du plan stratégique de la Société Générale avec scepticisme. Après avoir ouvert sur une forte hausse de 5% jeudi matin, le titre s’est retourné, pour clôturer en baisse de 6,8%, sous-performant l’indice bancaire européen (-2,2%). L’inquiétude est compréhensible puisque la Société Générale n’avait pas réussi à tenir l’objectif de son plan stratégique 2014-2016 d’un rendement de fonds propres (ROE) à plus de 10%, terminant l’exercice 2016 avec un ROE de 7,8%. Et c’est la seconde fois qu’elle modifie son plan 2016-2020.
«La banque devra faire preuve d’une forte capacité d’exécution pour atteindre ses objectifs de capital», souligne Bruce Hamilton, analyste chez Morgan Stanley. Même son de cloche chez les experts de Citi, pour qui «la production de résultats sera la clé d’une meilleure valorisation du titre». Avec un ratio de cours sur actif net à moins de 0,5, la Société Générale est la plus décotée en Bourse des banques françaises. Son titre a perdu 43,5% sur un an.
Plus d'articles du même thème
-
Harvest commence à sortir du bois après sa cyber-attaque
Sonia Fendler, directrice générale adjointe chez Harvest, est intervenue à la Convention annuelle de l’Anacofi, quelques jours après s'être exprimée lors d'une réunion organisée par la CNCGP. Elle a donné des premiers éléments d’explications sur l’origine de la fuite de données et confirmé que la période d’indisponibilité des services ne sera pas facturée. -
La loi de finances 2025 a laissé aux banques un sentiment aigre-doux
Par souci de justice fiscale, la loi de Finances 2025 a apporté un certain nombre de modifications dont plusieurs touchent les banques de façon directe ou indirecte. Certaines dispositions ne sont pas à l’avantage du secteur bancaire mais d’autres sont plutôt bénéfiques. Zoom sur deux exemples concrets. -
Thomas Labergère (ING): «Il faut réconcilier le citoyen avec l'économie et la finance»
A l'occasion de l'événement Banques 2030 organisé le 27 mars par L'Agefi, Thomas Labergère, le directeur général d'ING en France, évoque les mesures nécessaires pour promouvoir la compétitivité des banques européennes.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions