
La rentabilité du fonds de prêts participatifs restera limitée

Un geste patriotique. Maintenant que les détails sur les prêts participatifs sont un peu mieux connus, ils font moins rêver les investisseurs. Leur vocation reste avant tout de financer le tissu économique français, et, de l’avis de toutes les parties prenantes y ayant travaillé, c’est une bonne chose. Mais leur réelle utilité du point de vue de leur rendement reste à démontrer car celui-ci ne devrait pas dépasser 2% pour l’investisseur final.
Lors de la présentation des résultats de BNP Paribas Cardif, Renaud Dumora, directeur général de BNP Paribas Cardif, a expliqué que si les entreprises pouvaient se financer à un taux entre 4 et 5,5% pour les PME et à un taux plus élevé pour les ETI, cela ne correspondra pas au rendement final du fonds de prêts participatifs. «Il faudra retirer la garantie de l’Etat, qui n’est pas gratuite, et cela coûtera entre 0,9 et 1,8%», explique le dirigeant. «Il restera environ 2% de performance pour l’investisseur», continue-t-il.
Difficile à loger dans les unités de compte
Avec des taux sans risque proches de zéro, ce rendement peut certes apparaître intéressant, mais il reste loin de ceux offerts par les classes d’actifs équivalentes – ne bénéficiant cependant pas de garantie. Par ailleurs, le fonds ne pourra a priori pas faire l’objet d’unités de compte indépendantes. Il sera donc dilué dans l’actif général du fonds en euros. Ce que Renaud Dumora a confirmé. «Je suis sceptique sur la capacité des assureurs à le mettre dans une unité de compte», a-t-il déclaré.
Il s’est tout de même montré très enthousiaste sur ces produits. Selon lui, «les prêts participatifs arrivent au bon moment». Cardif pourrait ainsi, toujours selon le dirigeant, investir jusqu’à un milliard d’euros sur ce produit, si la totalité de leur enveloppe de 14 milliards est utilisée (6 autres milliards étant dédiés aux obligations Relance qui seront souscrites par des fonds).
Cependant, pour Cardif, comme pour les autres assureurs, le traitement prudentiel de ces produits restera déterminant pour leur succès. Car si les questions de gouvernance sont quasi bouclées, avec un gérant faîtier et plusieurs gestionnaires adossés aux banques pour alimenter ce fonds de place, son traitement prudentiel n’est pas encore fixé. Sur ce point, Renaud Dumora estime que «l’ACPR devrait apporter un traitement prudentiel très favorable, qui prend en compte les caractéristiques de risque [et donc la garantie] de ces actifs. Le choc Solvabilité 2 devrait être extrêmement réduit», avec un traitement proche de celui des obligations d’Etat.
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