
La Place de Paris se rêve en capitale financière européenne

Les contours du Brexit, avec ou sans accord, n’ont pas encore été arrêtés, mais certaines sociétés financières ont déjà fait leurs cartons. Choose Paris Region, l’agence de promotion de l’attractivité de la Région Ile-de-France, et Europlace, le lobby de la Place de Paris, ont dévoilé jeudi les derniers chiffres des sociétés ayant choisi de s’installer en Ile-de-France. Au total, 369 projets de déménagements ont été identifiés, représentant environ 9.500 emplois. Sur ce total, 184 sont confirmés, 133 restent en cours et 53 ont finalement été abandonnés. Concernant les 184 projets confirmés, 116 concernent le secteur financier et représentent 3.517 emplois.
Parmi ces 116 implantations confirmées, 33 concernent la gestion d’actifs (pour 360 emplois), 29 la banque (2.082 emplois), 16 les fintech (300), et 12 les assurances (212). Le solde est composé d’autres entités, comme l’Autorité bancaire européenne (EBA), qui s’est installée à la Défense en 2019 en y créant 150 postes. «Paris va bientôt être la seule place financière globale en Europe, avec un spectre très large de services financiers qui gravitent autour des banques, assureurs et asset managers», veut croire Choose Paris Region dans son étude. Arnaud de Bresson, délégué général de Paris Europlace, va encore plus loin, en déclarant que «la France prend une position de leader dans l’Union européenne et jouera dans l’Europe des 27 le rôle que jouait le Royaume-Uni dans l’Europe des 28 : la capitale financière de l’Europe».
Ces chiffres peuvent pourtant paraître modestes. Cependant, les postes créés en France se révèlent hautement qualifiés. De plus, Arnaud de Bresson estime que le nombre total d’emplois indirects peut représenter jusqu’à quatre fois le nombre d’emplois directs créés.
Ensuite, la crise sanitaire a provoqué un ralentissement des projets de déménagements. Le rapport de Choose Paris Region souligne que «les régulateurs financiers des pays de l’UE se montrent pour l’instant assez compréhensifs, acceptant qu’un nombre minimal de salariés traversent la Manche». Mais cette situation pourrait ne pas durer. «Dès 2021, ils pourraient durcir le ton et les grandes banques de la City devraient alors revoir leur stratégie et transférer davantage d’équipes dans l’Union Européenne», continue l’agence.
Mais Paris ne gagne pas à chaque fois. Même si Arnaud de Bresson considère que «Francfort est une ville régionale», contrairement à Paris, de grandes banques choisissent tout de même l’Allemagne. La dernière pressentie en date, Morgan Stanley, devrait ainsi y transférer 100 milliards d’euros d’actifs.
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