
La Macif refond tous ses accords sociaux

Après Covéa et la Maif, c’est au tour d’une autre mutuelle d’assurance de revoir ses accords sociaux. La Macif a annoncé vendredi la signature de 11 accords constitutifs de son nouveau modèle social, par la CFDT et la CFE-CGC (représentant ensemble 70% des salariés du groupe, et 56% de l’unité économique et sociale Macif). Cette accord issu de 18 mois de négociations, et de la dénonciation des accords précédents par la direction, comporte quatre volets : organisation et temps de travail, politique de rémunération, employabilité et qualité de vie au travail. «C’est une réécriture totale de tous les accords», souligne Benoit Serre, directeur général adjoint du groupe en charge des ressources humaines.
Compensations financières et RTT supplémentaires
Le volet le plus important était l’introduction d’un temps de travail de référence de 35 heures, homogénéisé pour l’ensemble des salariés, alors que 9.000 salariés sur les 10.000 du groupe étaient encore à 31h30 ou 31h50 par semaine. La Macif compense cette hausse avec des éléments de rémunération individuels (augmentation du salaire de 8%) et collectifs (abondement sur épargne d’un plan d'épargne entreprise, augmentation de cotisation de retraite surcomplémentaire). En outre, durant trois ans, les salariés concernés auront des RTT supplémentaires.
De manière générale, l’accord change la politique de rémunération. «Auparavant, les salariés étaient augmentés de 1% par an pendant 35 ans : le système était automatique, en fonction des changements de classification et ne prenait quasiment pas en compte la montée en compétence et la performance, explique Benoit Serre. C’est désormais le cas.»
«Le nouvel accord instaure un salaire au mérite et achève la casse des repères des grilles de salaire, déplore Annie Lafarge, déléguée syndicale centrale CGT. L’accord est très protecteur pour l’employeur qui ne s’engage que sur des moyens et met le salarié en responsabilité sur de nombreux domaines. Ce dernier doit prouver qu’il amène de la valeur ajoutée.»
L’accord prévoit par ailleurs des possibilités de télétravail. Ce nouveau modèle social sera mis en place à partir du 1er janvier 2019. Les plates-formes téléphoniques, qui emploient 1.400 téléconseillers, seront mutualisées à partir de septembre 2019 (elles sont indépendantes les unes des autres aujourd’hui). Les créneaux d’ouverture passeront de 8h30-18h30 à 8h-20h en semaine.
Plus d'articles du même thème
-
L’emploi américain, une bonne nouvelle dans une période troublée
Les chiffres du rapport mensuel sur le marché du travail ressortent plutôt bons pour le mois de mars. Le détail confirme encore une dynamique faible de l’économie américaine, sans prendre encore en compte les effets des licenciements déjà effectués dans le secteur public, ni ceux liés aux risques économiques résultant de la hausse des droits de douane. -
Groupama enregistre le résultat le plus élevé de son histoire
L’assureur mutualiste affiche des résultats 2024 en nette progression par rapport à l’exercice précédent grâce à la bonne tenue de l’ensemble de ses activités d’assurance et une sinistralité "climatique" clémente. Toutefois, le ratio de solvabilité pâtit d’effets de marché défavorables et d’exigences en capital plus élevées. -
Harvest commence à sortir du bois après sa cyber-attaque
Sonia Fendler, directrice générale adjointe chez Harvest, est intervenue à la Convention annuelle de l’Anacofi, quelques jours après s'être exprimée lors d'une réunion organisée par la CNCGP. Elle a donné des premiers éléments d’explications sur l’origine de la fuite de données et confirmé que la période d’indisponibilité des services ne sera pas facturée.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions