La justice condamne le PDG du courtier Indexia à 16 mois de prison ferme

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné mardi Sadri Fegaier, à deux ans de prison dont 16 mois ferme, ainsi qu'à une amende de 300.000 euros. Des milliers de particuliers avaient été lésés par les pratiques commerciales du courtier en assurance de téléphones. Outre Sfam Celside Insurance, pas moins de cinq autres sociétés du groupe ont été condamnées.
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Indexia : Le tribunal correctionnel de Paris a rendu son verdict  -  chokniti - stock.adobe

Le procès de l’un des plus grands scandales financiers des dernières années en France a rendu son verdict. Le tribunal correctionnel de Paris a condamné mardi le PDG du groupe Indexia, Sadri Fegaier, à deux ans de prison dont 16 mois ferme, ainsi qu'à une amende de 300.000 euros, pour pratiques commerciales trompeuses concernant les demandes de résiliation et de remboursements de contrats d’assurance pour téléphones et ordinateurs. Les juges ont également condamné à des amendes allant de 150.000 euros à 1,5 million d’euros six sociétés du groupe : SFK Group, Sfam Celside Insurance, Foriou, Cyrana, Hubside et Cerena.

Le tribunal n’a pas ordonné l’exécution provisoire de la peine de prison ferme, comme l’avait requis le parquet lors de l’audience. La partie ferme n’est pas aménageable. Les huit mois restants sont assortis d’un sursis probatoire de deux ans pendant lequel Sadri Fegaier devra rembourser les victimes et le Trésor public.

Pour le reste, les condamnations sont presque conformes aux réquisitions de la procureure, qui avait évoqué une «fraude massive» lors du procès. Indexia et sa marque Sfam avaient bâti leur succès sur la vente de contrats d’assurance dits affinitaires, commercialisés dans les magasins Fnac-Darty pour couvrir les téléphones mobiles et les ordinateurs moyennant quelques euros par mois. Problème, le groupe continuait à prélever indûment ses clients même après que ces derniers avaient demandé à résilier leurs contrats, pendant plusieurs années parfois. Une première amende de 10 millions d’euros de la répression des fraudes, en 2019, n’a pas fait cesser ces pratiques.

Un nombre «très élevé de victimes»

La présidente du tribunal a justifié les peines par «le nombre très élevé de victimes» et «l’ampleur de la fraude». Le procès, qui s’est tenu entre septembre et octobre, a réuni plus de 1.600 parties civiles, mais une enquête de la Répression des fraudes (DGCCRF) avait estimé à plusieurs centaines de milliers les demandes de remboursement restées sans réponse. Le courtier aurait ainsi ponctionné indûment près de 29 millions d’euros sur les comptes de particuliers.

Entretemps, le scandale a emporté la galaxie Indexia. Plusieurs sociétés ont été placées en liquidation et des centaines de salariés licenciés, avec sur leur CV une tache indélébile. Ardian, CDC International et le fonds Mubadala, entrés au capital en 2018 sur la base d’une valorisation de 1,7 milliard d’euros, se sont retirés piteusement. Cette même année 2018, Sadri Fegaier, l’autodidacte de Romans-sur-Isère devenu plus jeune milliardaire de France au classement de Challenges, était parti à l’assaut de la Fnac avec l’appui financier du fonds ICG dans ce qui apparaît aujourd’hui comme un chant du cygne. Le site internet à son nom où il vantait en toute humilité ses talents de cavalier a été désactivé il y a des mois.

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