
La grève chez Covéa ne fait pas bouger les lignes

Le feuilleton des Négociations annuelles obligatoires (NAO) pour 2023 chez Covéa continue. Après quatre réunions animées qui ont abouti à un désaccord au 30 décembre 2022, la CFDT, le CFE-CGC, la CFTC, la CGT et l’Unsa ont appelé les 21.000 collaborateurs du premier assureur de biens et de responsabilité basés en France, qui regroupe Maaf, MMA, GMF et le réassureur PartnerRe, à faire grève trois jours début janvier. Sans grand succès. Sur les journées du vendredi 6 et du samedi 7 janvier, moins de 3% des salariés ont déposé une journée de grève et 8% ont débrayé au moins une heure, indique la direction de Covéa. Ces proportions devraient rester les mêmes pour le lundi 9 janvier.
« Ces chiffres nous semblent vraiment faibles alors que la mobilisation a été bien suivie. Elle est même inédite dans la mesure où certains cadres ont participé et où les syndicats se sont regroupés en intersyndicale », réagit Françoise Winterhalter, déléguée syndicale centrale CGT Covéa. Côté GMF, certains centres de gestion n’ont pas pu prendre au téléphone les assurés vendredi et lundi matin tandis que certaines agences Maaf auraient été fermées au moins partiellement vendredi. Au Mans, 300 collaborateurs, majoritairement salariés de MMA, se sont regroupés pour exprimer leur désaccord. «Nous n’avons aucune réaction ou commentaire de la direction qui avait cherché à minimiser le mouvement de grève par des communications internes préalables», conclut la syndicaliste.
La direction, qui avance un budget global de 80 millions d’euros consacrés aux NAO, a commencé à mettre en place sa dernière proposition contenant notamment des augmentations générales de 4% pour les salariés avec un salaire annuel brut inférieur à 40.000 euros, puis comprises entre 2,5% et 2,1%, avec une enveloppe d’augmentations individuelles de 1% pour tous et une prime de partage de la valeur (PPV) de 1.000 euros versée en février 2023. «Avec les mesures que nous mettons en place, Covéa se situe parmi les meilleurs acteurs du marché», affirme dans un mail interne Amaury de Hauteclocque, directeur général des coopérations humaines.
Outre des revendications sur le temps et les conditions de travail, l’intersyndicale milite principalement pour des augmentations générales de 4% pour tous, avec un plancher de 1.750 euros pour les plus bas salaires. Les syndicats doivent se réunir demain matin pour faire un point et évoquer le futur de la mobilisation. «Nous continuerons à nous mobiliser pour un meilleur accord», prévient Françoise Winterhalter.
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