
La Fédération française de l’assurance s’ouvre aux assurtech

La Fédération française de l’assurance pousse ses murs pour faire de la place aux start-up. La FFA a dressé en fin de semaine dernière un premier bilan du «Hub», son programme d’open innovation lancé en octobre et installé au premier sous-sol de son siège social parisien. Cet espace accueille six assurtech, sélectionnées par un comité de salariés de la FFA et de représentants d’assureurs. Naissantes ou en phase de commercialisation, ces jeunes pousses sont sélectionnées en fonction du degré d’innovation de leur modèle économique, et de son apport à l’assurance. Pour les heureuses élues, l’hébergement, d’une durée maximale d’un an, est gratuit, y compris la mise en relation des start-up avec les assureurs, effectuée par la FFA.
Outre les «pitchs» organisés par celle-ci, les «milliers de réunions qui se tiennent ici chaque année» représentent autant d’opportunités commerciales entre la profession et les assurtech, estime Bernard Spitz.
Appel à candidatures
«Grâce à notre incubation ici, nous avons signé un contrat avec UniRé Assurance, ce qui nous permet d’atteindre le stade commercial», témoigne l’un des dirigeants d’Insquary, une regtech dont la plate-forme internet permet aux courtiers en assurance et aux délégataires d’évaluer leur conformité aux réglementations du secteur et de gérer d’éventuelles remises à niveau.
CNP a de son côté conclu en début d’année un partenariat avec Zelros, une start-up dont le chatbot (assistant virtuel) aide ses collaborateurs à répondre aux réclamations des clients.
Les assureurs n’ont toutefois pas attendu la FFA pour entreprendre des démarches d’open innovation. Axa a créé en 2015 l’incubateur d’assurtech Kamet et CNP a lancé en 2016 Open CNP, un programme d’accompagnement financier de start-up de 100 millions d’euros sur 5 ans. «Le hub est complémentaire, il est destiné à faire progresser le secteur dans son ensemble sur les sujets de l’opérationnel, des risques et de la conformité», répond Valérie Bompard, présidente de la commission numérique de la FFA.
Pour cette dernière, «la cerise sur le gâteau, c’est que les start-up puissent lever des fonds auprès des assureurs». Si les éventuelles initiatives individuelles sont bénies, il n’est en revanche pas question, pour la FFA, de financer directement des assurtech, en vertu de son «principe de neutralité», rappelle Bernard Spitz. Le hub a lancé un nouvel appel à candidatures, qui s’achèvera en juin, afin d’accueillir une nouvelle «promotion» d’assurtech en octobre.
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