
La descente aux enfers boursiers de Credit Suisse continue

L’action de la banque suisse plongeait de 8% lundi en milieu de journée, portant sa chute à plus de 30% en quelques semaines seulement.
Selon le Financial Times, les dirigeants de Credit Suisse auraient passé le week-end à rassurer les grands clients et partenaires de la banque sur sa situation financière. «Nous recevons aussi des messages de soutien de la part de nos principaux investisseurs», a indiqué un dirigeant impliqué dans les discussions au quotidien londonien.
Ces appels auraient été passés après que les credit default swap (CDS) de la banque, qui permettent de se couvrir contre un risque de défaut de l'établissement, se sont envolés vendredi dernier, illustrant les craintes des investisseurs.
Banque systémique
La semaine dernière, les dirigeants de Credit Suisse ont démenti des rumeurs selon lesquelles le groupe préparerait une augmentation de capital, sans réellement convaincre. Les analystes de RBC Capital Markets estiment par exemple que Credit Suisse pourrait devoir lever entre 4 milliards et 6 milliards de francs suisses (4,1 à 6,2 milliards d’euros) afin de financer sa restructuration et de se prémunir contre les turbulences. Or, aux niveaux actuels de valorisation boursière du groupe, un appel au marché serait compliqué à mettre en oeuvre et très dilutif pour les actionnaires existants.
La banque prévoit toujours de présenter son plan de transformation dans la foulée de la publication de ses résultats trimestriels, le 27 octobre prochain. Des désinvestissements et cessions d’actifs pourraient être annoncés à cette occasion.
En Bourse, l’action perd environ 60% depuis le début de l’année. Les difficultés de Credit Suisse inquiètent au-delà de leurs conséquences pour la seule banque suisse. L'établissement fait partie des 30 banques jugées comme systémiques par le Financial Stability Board. «S’il y a un souci avec Credit Suisse, alors nous avons un problème majeur car il s’agit d’un établissement gigantesque et l’effet domino sera insupportable pour la plupart des banques centrales, [ainsi que] pour les fonds de pension», prévient Naeem Aslam, analyste chez Avatrade, selon des propos rapportés par le Wall Street Journal.
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