La banque italienne MPS veut fusionner avec sa compatriote Mediobanca

Le groupe propose un paiement en titres valorisant sa concurrente 13,3 milliards d’euros, soit plus que sa propre capitalisation boursière actuelle. La holding de la famille Del Vecchio, Delfin, serait le premier actionnaire du nouvel ensemble. Le marché est sceptique sur cette offre non sollicitée.
Monte dei Paschi MPS
MPS se présente comme la plus vieille banque du monde  -  Photo MPS.

Le vent de la consolidation bancaire souffle un peu plus en Italie. Alors qu’UniCredit souhaite mettre la main sur Banco BPM, c’est au tour de Monte dei Paschi di Siena (MPS) de sortir du bois.

Le groupe, qui a frôlé la faillite avant d’être repris par l’Etat italien en 2017, veut acquérir sa compatriote Mediobanca pour 13,3 milliards d’euros via une opération entièrement en actions et une prime de seulement 5% environ. Il propose 23 de ses propres titres pour 10 actions Mediobanca. La transaction valorise sa concurrente plus que sa propre capitalisation boursière, qui s’élevait à 8,8 milliards d’euros à la clôture du 23 janvier. Selon les calculs de L’Agefi, les actionnaires de Mediobanca détiendront 60% du nouvel ensemble.

L’action MPS plonge

Delfin, la holding du milliardaire décédé Leonardo Del Vecchio, devrait être le premier actionnaire de la banque fusionnée. En janvier dernier, elle est montée à 9,8% du capital de MPS et elle détient 19,8% de Mediobanca. La famille Caltagirone possède de son côté 7,8% de Mediobanca et 5% de MPS. Par ailleurs, les familles Del Vecchio et Caltagirone ainsi que Mediobanca détiennent à eux trois près de 30% de l’assureur italien Generali qui vient d’annoncer un projet de rapprochement de sa gestion d’actifs avec celle du français BPCE.

Vendredi, l’action MPS plongeait de plus de 8% à la mi-séance, tandis que celle de Mediobanca gagnait 4,5%.

Monte dei Paschi di Siena anticipe 700 millions d’euros de synergies avant impôt de cette opération, dont 300 millions liés aux revenus et autant grâce à des réductions de coûts. Les charges liées à l’intégration sont estimées à 600 millions d’euros. L’initiateur de l’offre s’attend en outre à ce que le rapprochement améliore le bénéfice par action ajusté du nouvel ensemble d’au moins 10%. Il compte boucler la transaction d’ici le troisième trimestre 2025. La banque est conseillée par JPMorgan et UBS pour les questions financières et par Gianni & Origoni et White & Case pour les sujets juridiques.

De proie à prédateur

En novembre dernier, le gouvernement italien avait cédé 15% de MPS, ramenant sa participation à 11,7%, dont 5% vendus à Banco BPM. Avant qu’UniCredit ne révèle son projet de reprise, cette banque était considérée comme un repreneur potentiel de MPS, tout comme une autre banque italienne de taille moyenne, BPER.

Depuis une augmentation de capital réalisée dans la douleur fin 2022 à deux euros par action, MPS a connu un véritable retour en grâce boursier. En un peu plus de deux ans, son titre a été multiplié par plus de trois.

A lire aussi: Les fusions géantes bousculent la gestion d'actifs européenne

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...