
La banque de financement a le vent en poupe

La banque de financement bénéficie de vents porteurs, à en juger par les résultats publiés par le secteur bancaire français pour le deuxième trimestre. C’est particulièrement vrai pour Crédit Agricole SA (CASA), l’entité cotée du groupe Crédit Agricole, où la hausse de 12,2%, hors effet de change, des revenus de la banque de financement et d’investissement (BFI) tient en grande partie au bond de 17,3% de l’activité de banque de financement.
Celle-ci a été notamment tirée par plusieurs jumbo deals, sur lesquels CASA disposait non seulement d’un mandat de conseil mais était également chargé du préfinancement de l’augmentation de capital ou de l’émission obligataire destinées à financer ces transactions.
CASA présent sur de gros deals
La banque a par exemple travaillé sur le rapprochement entre les groupes américains de services pétroliers McDermott International et Chicago Bridge and Iron. CASA était l’un des conseils financiers de McDermott, qui a en outre sécurisé un financement de l’ordre de 6 milliards de dollars (5,2 milliards d’euros) auprès de la banque française, de Barclays et de Goldman Sachs. De la même façon, dans le cadre du rachat d’Aricent par le groupe de conseil en ingénierie Altran, pour 1,7 milliard d’euros, CASA est intervenu comme conseil financier de l’acquéreur, aux côtés de Goldman Sachs et de Morgan Stanley, et s’est engagé, avec ces deux banques, à financer la totalité du prix d’acquisition.
«L’activité de syndication a été très forte. C’est cela qui a très bien marché», a souligné Jean-Yves Hocher, directeur général adjoint de CASA, responsable du pôle grandes clientèles. Selon le classement élaboré par Bloomberg, CASA était au premier semestre le deuxième bookrunner sur le marché des crédits syndiqués au sein de la zone Europe, Moyen-Orient, Afrique. Le numéro un étant BNP Paribas, dont les revenus dans le corporate banking ont baissé de 13,7% d’avril à juin, mais de seulement 1,7% hors effet de change et plus-values.
Les métiers de financement et de conseil de la Société Générale ont, quant à eux, généré au deuxième trimestre un produit net bancaire (PNB) de 665 millions d’euros, un record depuis 2016, en augmentation de 5,2%. Quant aux activités de financement de Natixis, leurs revenus ont crû de 11% d’avril à juin. Des dynamiques qui reposent notamment sur la hausse de 11% du marché mondial des crédits syndiqués au premier semestre, à 2.750 milliards de dollars, portée par des opérations de refinancement et de fusion-acquisition, selon Dealogic.
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