
Jean-Philippe Thierry, grand patron de l’assurance, est décédé

Il fut une figure marquante de l’assurance en France. Jean-Philippe Thierry, ancien président de Generali France et PDG des AGF, est décédé le 10 novembre à l’âge de 75 ans. «Sa rigueur et son grand professionnalisme auront marqué la profession qui perd un assureur remarquable», a réagi dans un post sur LinkedIn Florence Lustman, présidente de France Assureurs, l’une des nombreuses personnalités de l’industrie à saluer la mémoire de Jean-Philippe Thierry.
«Grand dirigeant et grand assureur, Jean-Philippe Thierry a marqué l’histoire d’Allianz France et de l’assurance française. A titre personnel, je lui suis reconnaissant d’avoir influencé ma carrière» a ainsi réagi Jacques Richier, président d’Allianz France.
Issu d’une famille de banquiers et de diplomates, arrière-petit-fils d’un ministre des finances de la IIIème République, Jean-Philippe Thierry commence sa carrière chez GPA Assurance, qu’il présidera, puis devient PDG d’Athéna Assurances et associé-gérant de Worms & Cie. Il assume la présidence de Generali France en 1999, avant de rejoindre en 2001 les AGF au poste de numéro un. Il orchestrera l’adossement de la compagnie française à l’allemand Allianz, en compagnie de Laurent Mignon, l’actuel patron de Wendel, à l’occasion d’une lucrative OPA.
Après son départ d’Allianz France, il exerce pendant trois ans, à compter de 2010, en tant que vice-président de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, un poste traditionnellement dévolu à un spécialiste de l’assurance. Atteint par la limite d’âge à l’ACPR, il avait pris en 2015 la présidence du comité de surveillance du courtier Siaci Saint-Honoré. «Il a été un grand patron, un partenaire assureur fidèle, un représentant de la profession que je vais beaucoup regretter», a déclaré Pierre Donnersberg, président de Diot-Siaci.
Maison commune
Jean-Philippe Thierry avait aussi défendu les intérêts de la profession en prenant, en 2002, la présidence de la Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA), où il avait succédé à Denis Kessler, autre figure marquante du secteur disparue cette année. Il avait aussi œuvré au rapprochement des familles de l’assurance, entre capitalistes de la FFSA et mutualistes du Gema, pour créer une représentation unique, devenue France Assureurs.
L’homme ne s'était pas contenté d'œuvrer dans l’assurance. Il avait pris à titre personnel un tiers du capital du gestionnaire d’actifs Tocqueville Finance. La boutique avait été cédée deux ans plus tard à La Banque Postale.
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