Inégalités salariales : tous perdants !

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Dessin de femmes brisant le plafond de verre
 -  Adobestock

L’inégalité salariale peut coûter cher. Tout d’abord aux femmes qui, depuis le 8 novembre à 16h48 et 15 secondes précisément, «travaillent gratuitement», explique la newsletter Les Glorieuses, produite par Gloria Media. Quelle que soit la méthode de calcul utilisée et malgré les disparités existantes avec d’autres indicateurs similaires, le message reste le même : en 2024, l’écart de salaire entre les hommes et les femmes persiste.

Concrètement, en France, à poste et à temps de travail égal, une femme gagne 4% de moins en moyenne qu’un homme, selon l’Insee. C’est sans préciser que les femmes font face à un accès plus limité aux postes à responsabilités et sont plus exposées aux discriminations liées au genre ou à la situation familiale. Dès lors, la différence se fait plus importante puisqu’à temps plein équivalent, l’écart salarial s’élève à près de 14% et peut atteindre 23% tout temps de travail confondu.

La finance ne fait pas exception. Dans le secteur de la gestion d’actifs française, de récentes études estiment l’écart de rémunération entre les sexes à 21%. Les hommes gagnent en moyenne un salaire de 123.000 euros par an, tandis que les femmes ne touchent que 97.400 euros. Et encore s’agit-il ici des montants bruts et sans primes. Une fois ces dernières prises en compte, l’inégalité apparaît plus criante encore.

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Le diable se cache dans le variable

Une grande banque l’a d’ailleurs appris à ses dépens. En 2022, BNP Paribas a ainsi été condamné pour discrimination sexuelle au travail au Royaume-Uni, l’obligeant à dédommager son employée à hauteur de deux millions de livres sterling. Un record.

Dans les faits, Stacey Macken, product manager en prime brokerage, avait entre autres reçu un bonus inférieur de moitié à un collègue masculin. Un peu plus tard dans l’année, l'établissement était épinglé par le tribunal judiciaire pour sa méthodologie utilisée pour calculer les écarts de rémunération entre hommes et femmes. Elle ne prenait pas en compte les éléments variables et les bonus, potentiels facteurs d’accroissement des inégalités.

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Si à l’aube des fameux EFA (entretiens de fin d’année), cet exemple peut en inspirer certaines, il permet surtout de prouver qu’il n’y a finalement pas qu’aux femmes que les inégalités salariales peuvent coûter. Et si l’idée de renégocier son contrat est d’actualité, alors n’hésitez pas à vous appuyer sur l’arrêt de la Cour de cassation du 8 mars 2023. Il donne à tout salarié le droit de demander à son entreprise de fournir les fiches de paie d’autres collaborateurs en cas de soupçon d’inégalité.

A l’origine de cette jurisprudence ? Une tradeuse, pour qui l’écart de rémunération avec des collègues masculins s’était avéré être compris entre 20 et 30%...

Dans ce contexte, L’Agefi prépare un article sur comment bien négocier son salaire dans le secteur de la finance.

Votre expérience et vos conseils sur le sujet pourraient être utiles à d’autres, alors n’hésitez pas à nous contacter, à ambitions@agefi.fr, si vous souhaitez les partager. Votre témoignage pourra être totalement anonymisé.

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