
Goldman Sachs et Morgan Stanley limitent la casse

Le troisième trimestre s’est révélé plus porteur que prévu pour les banques américaines. Les analystes, échaudés par un deuxième trimestre difficile, anticipaient des résultats mitigés, mais les grands établissements de Wall Street ont dans l’ensemble tiré leur épingle du jeu. Dernières à publier leurs comptes ce mardi, Goldman Sachs et Morgan Stanley ont notamment profité de performances moins mauvaises que prévu dans le trading et de revenus dynamiques dans la banque d’investissement.
Dans le sillage du plongeon de 40% enregistré à fin juin, Goldman Sachs n’a certes pas accompli de miracle dans le trading obligataire. Entre juillet et septembre, les revenus de ce pôle se sont contractés de 26% sur un an, à 1,45 milliard de dollars (1,23 milliard d’euros). Chez Morgan Stanley, le repli a atteint 21% après une baisse de 4% au deuxième trimestre. Malgré ces nettes contractions, les deux banques ont dépassé des consensus particulièrement prudents. Dans le trading actions, la conjoncture s’est aussi révélée difficile, avec une stagnation des revenus chez Morgan Stanley et une baisse de 14% chez Goldman Sachs.
La banque d’investissement a été mieux orientée. Morgan Stanley, dont les revenus ont grimpé de 15% sur ce segment, relève ainsi des niveaux de commissions élevés sur les prêts et obligations high yield, ainsi qu’une activité dynamique sur le front des introductions en Bourse et des augmentations de capital, avec à la clé des revenus d’underwriting en hausse de 19% sur un an. Goldman Sachs pointe de son côté une hausse de 38% de ses activités de conseil en M&A, qui porte à 17% la hausse de ses revenus dans la banque d’investissement.
Le trimestre a également confirmé deux tendances. Du côté de Goldman Sachs, l’importance des activités d’investissement dans le modèle économique se confirme. «Les revenus des investissements dans des titres de capital ont atteint 1,39 milliard de dollars, soit 51% de plus sur un an, reflétant les gains dans le private equity», note la banque. La deuxième tendance concerne le rôle d’amortisseur de la gestion d’actifs pour compte de tiers et de la gestion de fortune dans le modèle économique de Morgan Stanley. Ces deux pôles ont respectivement enregistré des hausses de 22% et 9% de leurs facturations. Compte tenu du repli de 4% du département Institutional Securities, ces deux divisions représentent près de 50% du produit net bancaire de Morgan Stanley.
Plus d'articles du même thème
-
Harvest commence à sortir du bois après sa cyber-attaque
Sonia Fendler, directrice générale adjointe chez Harvest, est intervenue à la Convention annuelle de l’Anacofi, quelques jours après s'être exprimée lors d'une réunion organisée par la CNCGP. Elle a donné des premiers éléments d’explications sur l’origine de la fuite de données et confirmé que la période d’indisponibilité des services ne sera pas facturée. -
La loi de finances 2025 a laissé aux banques un sentiment aigre-doux
Par souci de justice fiscale, la loi de Finances 2025 a apporté un certain nombre de modifications dont plusieurs touchent les banques de façon directe ou indirecte. Certaines dispositions ne sont pas à l’avantage du secteur bancaire mais d’autres sont plutôt bénéfiques. Zoom sur deux exemples concrets. -
Thomas Labergère (ING): «Il faut réconcilier le citoyen avec l'économie et la finance»
A l'occasion de l'événement Banques 2030 organisé le 27 mars par L'Agefi, Thomas Labergère, le directeur général d'ING en France, évoque les mesures nécessaires pour promouvoir la compétitivité des banques européennes.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions