Frédéric Oudéa viendra s’expliquer publiquement devant le Sénat en mai

Dans le cadre du scandale des «Panama Papers», la Commission des finances auditionnera également l’ACPR et le Trésor.
Julien Beauvieux
Frédéric Oudéa Société Générale
Frédéric Oudéa, le directeur général de la Société Générale.  -  Crédit Bloomberg

Michèle André, la présidente de la commission des finances du Sénat, entend «tout comprendre» des activités de la Société Générale depuis 2012. A l’issue d’une entrevue d’une heure programmée mardi avec Frédéric Oudéa, la sénatrice PS du Puy-de-Dôme a annoncé qu’une nouvelle audition du directeur général de la banque se tiendrait début mai pour faire toute la lumière sur les sociétés offshore créées à Panama pour le compte de clients.

«Frédéric Oudéa est venu à ma demande pour apporter des précisions simples et factuelles», déclare à L’Agefi la présidente de la commission des finances. «D’autres auditions seront rapidement arrêtées pour le courant du mois de mai, notamment de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, du Trésor, d’ONG comme Transparency International, voire de Pierre Moscovici (actuel commissaire européen à la Fiscalité, ndlr)», ajoute Michèle André.

D’éventuelles lacunes juridiques

L’audition de Frédéric Oudéa, qui se tiendra cette fois-ci devant la Commission des finances et sera publique, entre en résonance avec son audition d’avril 2012, cette fois devant la Commission d’enquête du Sénat sur l'évasion des capitaux hors de France. Le patron de la Société Générale avait alors juré sous serment que la banque avait fermé toutes ses implantations dans des Etats non coopératifs, et notamment à Panama.

Alors que les révélations des «Panama Papers» prêtent à la Société Générale la création de 979 sociétés offshore entre 1977 et 2015 pour le compte de ses clients, via le cabinet Mossack Fonseca, la banque s’est défendue mardi dernier. Seules «quelques dizaines» subsistent «dans le respect des règles en vigueur en matière de lutte contre la fraude et l’évasion fiscales», a-t-elle indiqué.

Ancienne rapporteur dans le cadre de la mise en œuvre de la loi Fatca relative au respect des obligations fiscales concernant les comptes étrangers, Michèle André s’interroge sur l’existence «d’éventuelles lacunes juridiques» qu’il s’agirait de combler.

Selon Public Sénat, le sénateur PC du Nord, Eric Bocquet, a pour sa part saisi le bureau du Sénat pour diligenter une nouvelle commission d’enquête afin de réentendre Frédéric Oudéa «sous serment».

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