Des fonds volent au secours de la banque américaine NYCB
Dans une spirale infernale depuis fin janvier, la New York Community Bancorp a obtenu 1 milliard de dollars de plusieurs investisseurs. Elle change encore de directeur général.
La banque régionale peut souffler, un peu. Après des semaines de panique marquées par la publication d’une perte nette surprise puis par des dépréciations massives et des doutes sur la qualité de son contrôle interne, la New York Community Bancorp (NYCB) a perdu jusqu'à 45% mercredi avant de se reprendre.
Son action est tombée à 1,7 dollar le 6 mars vers 18h30, abandonnant plus de 80% en cinq semaines, après que des informations de presse ont rapporté que la banque serait à la recherche d’argent frais.
Les investisseurs ont finalement été rassurés d’apprendre que cette quête était déjà terminée. En cours de séance mercredi, NYCB a annoncé la levée d’un milliard de dollars auprès de plusieurs fonds d’investissement menés par Liberty Strategic Capital, le fonds de l’ancien secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin.
Forte dilution
En réaction, le titre s’est immédiatement redressé de 99% pour clore la journée sur une hausse de 7%, à 3,46 dollars. Dans les échanges après la fermeture de Wall Street, il reculait de 1,7%, à 3,4 dollars.
Dans le détail, Liberty Strategic Capital investit 450 millions de dollars, Hudson Bay Capital 250 millions et Reverence Capital 200 millions. Citadel Global Equities, d’autres investisseurs institutionnels et des dirigeants de NYCB participent aussi à l’opération.
Ces investisseurs vont acquérir des actions NYCB à un prix unitaire de 2 dollars ainsi que des actions de préférence convertibles à un cours de 2 dollars également. «En outre, les investisseurs recevront 60 % de bons de souscription (warrants) permettant d’acheter des actions sans droit de vote, équivalentes à des actions ordinaires, à un prix d’exercice de 2,50 dollars par action», indique la banque dans un communiqué.
A lire aussi: Les marchés digèrent le nouveau choc des banques régionales
«Bien que l’accord ajoute une dilution considérable qui comprend une série de warrants, nous pensons que les investisseurs ont cherché une augmentation de capital externe pour assurer le bilan et améliorer le sentiment sur l’action», ont réagi les analystes de Deutsche Bank.
«Il s’agit d’une bonne solution pour l’ensemble du système, qui montre sa capacité à attirer des capitaux privés, et la refonte de la gestion et du conseil d’administration donne de la crédibilité aux investisseurs», a de son côté estimé Chris McGratty, analyste chez KBW, auprès de Reuters.
Nouveau directeur général
NYCB a en effet annoncé la nomination de Joseph Otting en tant que directeur général à la place d’Alessandro DiNello, qui ne sera resté PDG que quelques jours et demeure président non exécutif. Joseph Otting est un ancien contrôleur de la monnaie (Comptroller of the Currency) et il participe également à la levée de fonds.
Outre Joseph Otting, Steven Mnuchin, Allen Puwalski d’Hudson Bay, et Milton Berlinski, managing partner de Reverence Capital, feront leur entrée au conseil d’administration.
Un évènement L’AGEFI
TECH & FINANCE
Plus d'articles du même thème
-
La chute se poursuit sur des marchés paniqués par la guerre commerciale
Les Bourses européennes ont ouvert dans le rouge vif lundi après le plongeon des marchés asiatiques. Les taux continuent également à reculer. -
L’emploi américain, une bonne nouvelle dans une période troublée
Les chiffres du rapport mensuel sur le marché du travail ressortent plutôt bons pour le mois de mars. Le détail confirme encore une dynamique faible de l’économie américaine, sans prendre encore en compte les effets des licenciements déjà effectués dans le secteur public, ni ceux liés aux risques économiques résultant de la hausse des droits de douane. -
Harvest commence à sortir du bois après sa cyber-attaque
Sonia Fendler, directrice générale adjointe chez Harvest, est intervenue à la Convention annuelle de l’Anacofi, quelques jours après s'être exprimée lors d'une réunion organisée par la CNCGP. Elle a donné des premiers éléments d’explications sur l’origine de la fuite de données et confirmé que la période d’indisponibilité des services ne sera pas facturée.
ETF à la Une
Les plus lus
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
A lire sur ...
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions
