
Crédit Agricole SA a enregistré des résultats records en 2024

Philippe Brassac, le directeur général de Crédit Agricole SA depuis 2015 et dont c’est le dernier mandat, pourra laisser son siège au mois de mai prochain à Olivier Gavalda en terminant 2024 sur une série de records. La banque a publié pour 2024, un résultat net part du groupe de 7,1 milliards d’euros, en progression de 11,6% par rapport à 2023. «C’est un plus haut historique», s’est félicité Philippe Brassac, lors d’une réunion avec la presse. De la même manière, ses revenus ont progressé de 7,9% sur l’année, à 27,2 milliards d’euros. Là aussi, un record. C’est le fruit d’un bon dernier trimestre de la banque. Celle-ci a enregistré un résultat net pour les trois derniers mois de l’année de 1,7 milliard d’euros, en hausse de 26%, pour des revenus de 7,1 milliards, en progression de 17,4%. Le consensus des analystes compilé par Factset tablait pour le trimestre sur des résultats et des revenus de respectivement 1,35 milliard et 6,5 milliards d’euros.
Les chiffres sur l’année, également supérieurs aux attentes des analystes, sont à comparer aux objectifs de moyen terme que la banque s’était fixés en 2022. Tous ont été dépassés avec un an d’avance. C’est le cas des 6 milliards de résultat net visés pour 2025, mais aussi des objectifs de rentabilité. En décembre 2024, Crédit Agricole SA affiche un ratio de retour sur capitaux propres tangibles (RoTE) de 14%, en hausse de 1,3 point de pourcentage par rapport à 2023. Elle visait 12% dans ses prévisions. Enfin, la cible de coefficient d’exploitation, qui mesure le rapport des revenus sur les coûts, avait été fixée à 58%. La banque fait, toujours avec un an d’avance sur son plan, plus de 3,5 points de pourcentage mieux que son objectif, avec un coefficient de 54,4% fin 2024.
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Epargne et BFI très dynamiques
Pendant les trois derniers mois de l’année, le pôle gestion de l’épargne et assurance a profité des résultats d’Amundi, la société de gestion du groupe et d’un très bon quatrième trimestre sur l’assurance. Ce pôle affiche ainsi un produit net bancaire de 2 milliards d’euros, en hausse de 31,6% sur un an. De la même manière le produit net bancaire du quatrième trimestre de la banque de financement et d’investissement a aussi été très bon, atteignant un record à 1,6 milliard d’euros, en hausse de 7,7%.
Ces résultats n’empêchent pas que la banque de proximité et les services financiers spécialisés aient souffert pendant l’année d’un pincement des marges. Cependant, sur la banque de proximité, Jérôme Grivet, le directeur financier de Crédit Agricole SA, a précisé que le quatrième trimestre donnait «les premières indications de rebond du crédit à l’habitat en France» et montrait la poursuite de la «bonne dynamique» du crédit aux entreprises. En France, LCL affiche un produit net bancaire (PNB) de 960 millions d’euros au quatrième trimestre 2024, tandis qu’à l’international, les revenus de la banque de proximité totalisent 969 millions d’euros, ces deux chiffres étant quasiment stables comparé à 2023. Sur les services spécialisés, le PNB du dernier trimestre atteint 915 millions d’euros, en légère hausse de 4% par rapport à la même période de l’année précédente.
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Les Caisses régionales augmentent leur participation
A l’aune de ces résultats, le groupe a proposé de distribuer un dividende de 1,1 euro par action au titre de 2024, en hausse de 5 centimes par rapport à 2023. Conjointement à la présentation de ces chiffres, la SAS Rue de la Boétie, qui porte les participations des Caisses régionales dans Crédit Agricole SA, a annoncé son intention d’acquérir d’ici la fin du troisième trimestre 2025 jusqu’à 500 millions d’euros de titres Crédit Agricole SA. Actuellement actionnaire à hauteur de 62,7%, cette opération ferait passer son pourcentage de détention à un peu moins de 64%, dans des conditions de marché actuelles. «Il s’agit d’une opération à vocation patrimoniale», a déclaré la SAS dans un communiqué, en précisant «qu’elle n’a pas l’intention d’accroître sa participation au-delà de 65% dans Crédit Agricole SA».
Enfin, le groupe n’a pas voulu commenter les opérations en Italie autour de Banco BPM, dont il détient 15% et qui fait l’objet d’une offre de rachat d’UniCredit - avec qui le Crédit Agricole est par ailleurs en affaires via Amundi. Philippe Brassac a déclaré que le Crédit Agricole n’était pas en Italie pour faire «des coups», et que sa banque n’était pas «un élément clé» des discussions qui animaient actuellement UniCredit et Banco BPM. Sans être un élément clé, sa position reste toutefois très opportune entre ses deux partenaires.
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