
Comment ne plus s’auto-saboter en douze leçons

J’ai eu la chance, fin avril, de participer à une masterclass dédiée aux femmes, organisée par Drifa Choulet, coach de dirigeants et fondatrice du cabinet Le Premier Jour. Ce cours en visio d’une heure s’intitulait «Dépassez vos limites, réalisez votre potentiel».
J’y assistais à la fois pour nourrir ma réflexion sur le sujet de la place des femmes dans le monde du travail, mais aussi, plus personnellement, pour y glaner quelques astuces.
Drifa Choulet, qui a travaillé plus de 20 ans dans la finance, expliquait que les femmes étaient confrontées à plusieurs freins internes dans leur évolution professionnelle. En clair, elles se mettent des bâtons dans les roues, comme s’il n’y avait pas suffisamment d’obstacles dans la vie en général et dans le monde professionnel en particulier. S’inspirant du livre How Women Rise, de Sally Helgesen et Marshall Goldsmith, qui n’a jamais été traduit en français, et que j’ai depuis commencé à lire, elle ne recensait pas moins de douze «habitudes limitantes». Elle regroupait ces freins en trois catégories : auto-sabotage, gestion des relations humaines et affirmation de soi & visibilité.
Parmi eux figuraient par exemple le désir de plaire, le piège de la perfection, l’excès d’émotions, l’utilisation inefficiente de son réseau ou encore la survalorisation de l’expertise…
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Le mieux est l’ennemi du bien
Prenons un exemple, comme le piège de la perfection. La perfection n’est pas un défaut, me rétorquerez-vous. Mais lorsqu’elle conduit à se sur-préparer, craindre de faire des erreurs, d’échouer… elle est contre-productive. Résultat, les projets n’avancent pas, on s’épuise et même « on se juniorise », selon Drifa Choulet. «Les femmes renforcent la perception selon laquelle elles ne sont pas assez réactives ou high level», analysait-elle.
Ce qui m’a le plus fascinée lors de cette masterclass est le fait que je cochais toutes les cases ! Et manifestement, je n’étais pas la seule à me reconnaître dans la description de ces habitudes, à la lecture des commentaires qui ont afflué dans la boîte de dialogue.
Alors que ma carrière professionnelle et les occasions ratées défilaient devant mes yeux, je n’ai pas pu m’empêcher de penser que j’aurais aimé profiter d’une telle masterclass lorsque j’ai commencé à travailler, quand toutes les caractéristiques décrites étaient encore plus exacerbées qu’aujourd’hui.
Plus tard, en discutant de ce sujet, une amie, qui travaille également dans le monde de la finance, me faisait remarquer qu’il était pénible que ce soient les femmes qui doivent toujours essayer de se remettre en question, de s’améliorer et finalement de s’ajuster à un monde aux critères établis par les hommes.
Cette réflexion m’a semblé pleine de bon sens. Mais en attendant de renverser le patriarcat, être consciente des (mauvaises) habitudes qui nous entravent et essayer d’aller contre, est aussi une façon d’avancer.
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