
Citigroup délaisse sa banque de détail en Chine et dans 12 autres pays

Le cap est fixé pour Citigroup. Arrivée en février pour redorer l’image de la banque épinglée par les régulateurs américains pour sa gestion des risques et à la traîne en termes de capitalisation boursière et de rentabilité, Jane Fraser, la nouvelle dirigeante, a précisé sa stratégie. « Dans le cadre de notre revue stratégique, nous avons décidé de mettre l’accent sur la gestion de patrimoine », a-t-elle indiqué jeudi lors de la présentation des résultats du premier trimestre.
En conséquence, Citigroup mettra fin à ses services de banques aux particuliers dans 13 marchés : la Chine, l’Australie, l’Inde, le Bahreïn, la Malaisie, l’Indonésie, les Philippines, la Pologne, la Russie, Taïwan, la Thaïlande, le Vietnam et la Corée. Malgré « d’excellentes activités », « nous n’avons pas l’envergure nécessaire pour être compétitif », a défendu Jane Fraser. L’établissement continuera à servir les entreprises et les institutions. La franchise de détail en Asie, Europe Moyen-Orient et Afrique se fera depuis quatre centres de gestion : Singapour, Hong-Kong, les Emirats arabes unis et Londres.
« Nous pensons que notre capital, nos investissements et nos autres ressources seront plus utiles pour des opportunités de rendement plus élevé dans la gestion de patrimoine et nos activités institutionnelles en Asie », s’est justifiée la PDG. Mi-février, HSBC avait déjà annoncé miser sur la gestion de fortune en Asie, en renforçant notamment sa présence à Hong Kong.
Triplement du bénéfice net au premier trimestre
Dans la foulée des autres grandes bancaires américaines, Citigroup a profité de l’optimise outre-Atlantique pour dépasser les attentes au premier trimestre 2021. Elle a dégagé un bénéfice net hors dividendes préférentiels de 7,94 milliards de dollars, soit 3,62 dollars par action alors que Le consensus fourni par FactSet prévoyait un bénéfice par action de 2,60 dollars. Elle affichait un bénéfice de 2,5 milliards de dollars au premier trimestre 2020 et de 4,3 milliards de dollars au quatrième trimestre. Après avoir comptabilisé 4,85 milliards de dollars de provisions pour créances douteuses à la même période l’année passée, Citigroup a repris 3,85 milliards de dollars de provisions sur les trois premiers mois de l’année. C’est plus que toutes les autres banques jusqu’ici. Jane Fraser a souligné « un début d’année meilleur qu’envisagé » et se dit « optimiste sur l’environnement macroéconomique ».
Les revenus de sa division Institutionnal Clients Group (ICG, comprenant la banque d’investissement et le trading) a atteint 5,9 milliards de dollars (+64%), permettant de compenser la baisse de ses activités de banque aux particuliers de 14% (7 milliards d’euros). « La forte croissance des dépôts et la dynamique de la gestion de patrimoine ont été plus que compensées par la baisse des volumes de cartes et des taux d’intérêt dans toutes les régions », explique le groupe. Jane Fraser s’attend à ce que l’économie revienne à ses niveau d’avant covid d’ici au quatrième trimestre.
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