
Christophe Cherry, Atradius

Christophe Cherry, directeur France, Belgique et Luxembourg, Atradius.
49 ans, DEA d’économie de l’Université catholique de Louvain.
Son parcours était jusqu’à ce jeudi 1er avril une histoire belge. Nommé à cette date directeur France d’Atradius, Christophe Cherry conserve la tête de l’assureur-crédit pour la Belgique et le Luxembourg. Ce Wallon est presque l’homme d’un seul groupe, où il officie depuis 22 ans. Diplôme d’économie en poche, il se destine pourtant initialement à une carrière académique et rejoint l’Institut de recherche économique et sociale (Ires). Où il accompagne des projets de développement régional, dont celui de réouverture d’une carrière de calcaire à l’abandon depuis un demi-siècle en étudiant toutes les dimensions de son impact économique dans une zone devenue urbaine et touristique. Christophe Cherry saisit ensuite l’opportunité de découvrir le monde bancaire, en tant qu’analyste crédit chez CBC (groupe KBC). « J’ai beaucoup aimé cette mission en lien direct avec l’économie réelle », plaide celui qui va rapidement occuper cette même fonction chez Atradius. Avec en prime un aspect fondamental du métier qui n’a depuis lors pas cessé d’animer sa passion : « Alors que le banquier vise 0 % de pertes de crédit, l’assureur-crédit doit accepter le risque et viser un ratio de 50 % à 60 %. Un assureur-crédit qui n’indemnise jamais ne remplit pas son rôle, il doit soutenir et accompagner le développement de ses assurés. »
Nouvelle étape, l’analyste crédit devient responsable commercial en Belgique francophone, puis pour tout le pays ainsi que le Luxembourg. Il partage son agenda entre Namur et Anvers, et apprend le flamand. Survient la sévère crise de 2008, Christophe Cherry prend la direction du groupe pour ces deux pays. Après avoir retrouvé le chemin de la croissance, le dirigeant se voit attribuer il y a trois ans la responsabilité du projet de transformation digitale d’Atradius, en partenariat avec IBM. « Mes compétences technologiques et mon bilan à la tête de la Belgique et du Luxembourg ont été des éléments décisifs pour me confier aujourd’hui la direction de la France », estime cet amateur de bière (un sujet, comme chacun sait, aussi noble et sérieux au « plat pays » que le vin outre-Quiévrain), avec laquelle il se résout à prendre un peu de distance. Il a de fait passé le relais pour le projet de transformation digitale en phase de lancement et « délégué la responsabilité du développement commercial en Belgique et au Luxembourg en conservant sous [s]a responsabilité directe les fonctions régaliennes. » Même « si mon temps depuis dix ans est à 90 % occupé par la direction des pays dont j’ai la responsabilité, j’aime rester en contact avec le terrain, sentir l’odeur de l’écurie et des pur-sang que sont les commerciaux à la conquête de nouvelles affaires. » Il compte bien ne pas changer ses habitudes. Tout comme il souhaite animer le secteur en France comme il l’a fait précédemment au sein d’Assuralia, l’union des assureurs belges.
« Le métier reste le même quel que soit le pays, je prends juste la barre d’un paquebot encore plus gros », note Christophe Cherry. Sans changement de cap : « Je m’inscrirai dans la continuité d’Yves Poinsot, qui a dirigé Atradius France pendant quinze ans et me lègue une machine en plein état de marche dans une dynamique de croissance durable. » Atradius conserve une marge de progression en France : « Il nous faudra conserver nos valeurs, insufflées par notre groupe familial, pointe le dirigeant wallon. Oui, nous avons, depuis un an, dû réexaminer nos positions face à la situation inédite que nous connaissons tous mais sans mesures radicales brutales. Nous avons pris le temps de le faire bien, en partenariat avec nos clients et courtiers. Ils peuvent compter sur nous pour les accompagner dans l’incertitude des prochains mois. »
Un esprit d’équipe attaché à son « sport de cœur » qu’est le volley-ball, qu’il a pratiqué au niveau national en Belgique et espère retrouver en France. Pour l’heure, Christophe Cherry court. Il prépare le marathon de Berlin de septembre. Un défi qui demande, comme l’assurance-crédit, de l’endurance. Et pour lequel la bière est plus que jamais à considérer avec modération…
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