
BPCE pâtit de la baisse de ses revenus d’intérêts

Il fallait s’y attendre. BPCE a publié un résultat net de 917 millions d’euros au troisième trimestre 2023, en baisse de 25% par rapport à la même période de l’année précédente et un produit net bancaire en recul de 8%, à 5,45 milliards d’euros. Comme cela avait été le cas pour la Société Générale, la banque explique cette contre-performance par une baisse de sa marge nette d’intérêt, c’est-à-dire la différence entre les intérêts que lui rapportent les prêts et son coût de refinancement. «La banque était couverte contre ce mouvement de remontée des taux, mais cela n’a pas suffi», précise à L’Agefi un porte-parole de la banque.
Ainsi, dans les Banques Populaires, cette marge a baissé de 24% sur un an, et de 34% dans les Caisses d’Epargne. Ces deux réseaux ont vu leur produit net bancaire baisser respectivement de 9% et 16% au troisième trimestre, et affichent des niveaux presque équivalents de 1,5 et 1,4 milliard d’euros. «Sur le crédit, la banque conserve un rôle social, en servant d’amortisseurs de la hausse des taux de la BCE», indique-t-on du côté de BPCE, pour justifier cette baisse des marges.
Sur les neuf premiers mois de l’année, la dynamique sur les crédits est restée positive. Leurs encours progressent de 3% sur un an, à 716 milliards d’euros à fin septembre 2023, dont 4% de hausse pour les crédits à l’habitat à 401 milliards d’euros, 5% de hausse pour les crédits d’équipement à 191 milliards d’euros et 7% de hausse pour les crédits à la consommation à 39 milliards d’euros, précise la banque dans son communiqué.
Conjointement à cette croissance des crédits, le coût du risque reste contenu, en baisse de 7% au troisième trimestre, à 319 millions d’euros, et en recul de 18% sur les neuf premiers mois de l’année, à 988 millions d’euros, soit 16 points de base. Cela est principalement dû à la politique prudente du groupe ces dernières années qui lui permet de conserver un coussin important de provisions et de limiter celles supplémentaires qu’il doit passer.
Nouveaux clients
Tout n’est cependant pas négatif dans les résultats de la banque. Son président du directoire, Nicolas Namias, déclare ainsi dans un communiqué que «le Groupe BPCE affiche une belle dynamique commerciale tant dans les Banques Populaires que les Caisses d’Epargne, avec la confiance de 730.000 nouveaux clients depuis le début de l’année». Autre motif de satisfaction, la banque d’investissement résiste, avec un pôle de grande clientèle dont le produit net bancaire de 968 millions d’euros, en progression de 8% au troisième trimestre. Mais ces résultats compensent tout juste le retrait observé dans la gestion d’actifs et de fortune, dont les revenus, à 768 millions d’euros, reculent de 4%.
Plus d'articles du même thème
-
Harvest commence à sortir du bois après sa cyber-attaque
Sonia Fendler, directrice générale adjointe chez Harvest, est intervenue à la Convention annuelle de l’Anacofi, quelques jours après s'être exprimée lors d'une réunion organisée par la CNCGP. Elle a donné des premiers éléments d’explications sur l’origine de la fuite de données et confirmé que la période d’indisponibilité des services ne sera pas facturée. -
La loi de finances 2025 a laissé aux banques un sentiment aigre-doux
Par souci de justice fiscale, la loi de Finances 2025 a apporté un certain nombre de modifications dont plusieurs touchent les banques de façon directe ou indirecte. Certaines dispositions ne sont pas à l’avantage du secteur bancaire mais d’autres sont plutôt bénéfiques. Zoom sur deux exemples concrets. -
Thomas Labergère (ING): «Il faut réconcilier le citoyen avec l'économie et la finance»
A l'occasion de l'événement Banques 2030 organisé le 27 mars par L'Agefi, Thomas Labergère, le directeur général d'ING en France, évoque les mesures nécessaires pour promouvoir la compétitivité des banques européennes.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions