
BPCE entame un round d’explications en interne sur l’opération Natixis

Les choses sérieuses commencent. Après avoir annoncé le retrait de la Bourse de Natixis, Laurent Mignon, le président du directoire du groupe BPCE, doit maintenant rencontrer les représentants des salariés pour avancer sur le projet. La semaine dernière, la direction a vu les syndicats de la banque pour tenter de répondre à leurs interrogations.
D’un montant estimé à 3,7 milliards d’euros, l’opération doit être financée par les fonds propres de BPCE, mais les dirigeants sont revenus, dans une note, sur l’augmentation de capital de 800 millions d’euros qui sera réalisée par les Banques Populaires et les Caisses d’Epargne «dans le cadre du pilotage de la solvabilité de BPCE. Cette augmentation de capital (…) a été votée depuis plusieurs mois par les conseils des Banques Populaires et des Caisses d’Epargne».
Cette augmentation de capital représente en moyenne une trentaine de millions d’euros pour chacune des 29 entités du groupe (14 Banques Populaires et 15 Caisses d’Epargne). Cette somme peut paraître négligeable pour certaines, mais plus élevée pour d’autres, plus petites. Ce point ne devrait cependant pas poser de problème, car «chaque structure sera mise à contribution en fonction de ses moyens», explique une source interne. «Certaines d’entre elles pourront apporter 80 millions, d’autres 10 millions». Dans un document transmis aux syndicats, la direction insiste sur le fait qu’avec la sortie des actionnaires minoritaires, «l’opération n’aura aucun impact négatif sur les Caisses. Elle sera même positive financièrement, car la part des dividendes qui leur reviendra sera plus importante». Même si certains s’interrogent sur le montant de la contribution de Natixis aux bénéfices du groupe dans sa nouvelle configuration.
Rapportée au capital des entités régionales, l’opération suscite peu d’inquiétudes en interne. «Les Caisses d’Epargne et les Banques Populaires disposent de 112 milliards de fonds propres. Ces 800 millions ne représentent donc pas une somme significative», précise une source. Cela n’empêche pas que, du côté des réseaux, la sortie de la cote de Natixis laisse plusieurs questions ouvertes. Notamment sur la manière dont les équipes commerciales vont devoir gérer les clients ayant souscrit des actions à 19,55 euros et à qui on propose de les racheter 4 euros. «Nos commerciaux commencent déjà à subir des incivilités», s’inquiète un syndicaliste.
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