
BPCE déploie prudemment Fidor en France

BPCE adopte la stratégie des petits pas pour le développement deFidoren France. Annoncé fin janvier comme «imminent», le lancement grand public de la néobanque allemande, rachetée en juillet 2016 par le groupe bancaire mutualiste, n’est intervenu que le 5 juin dans l’Hexagone. En toute discrétion, puisqu’il n’a pas fait l’objet d’une communication officielle. Ce lancement a été précédé d’une version pilote de la communauté d’utilisateurs Fidor, où des consommateurs de services financiers évoquent les offres qu’ils souhaiteraient se voir proposer.
C’est d’une certaine façon sous forme detest que BPCE entend poursuivre le développement de Fidor dans l’Hexagone. «Nous concevrons une offre en fonction des suggestions émanant de la communauté d’utilisateurs», a expliqué jeudi Yves Tyrode, directeur général en charge du digital chez BPCE, en marge d’une conférence de presse à Orléans portant sur latransformation digitaledu groupe. «Il n’existe aucune dépendance industrielle entre Fidor et la stratégie digitale des Banques Populaires et des Caisses d’Epargne. Fidor représente un complément intéressant», a-t-il précisé.
Lancement d’une banque mobile en Algérie
«Nous voulons développer Fidor en Europe mais, en France, nous avons des marques qui se digitalisent à marche forcée, si bien que nous devons trouver une complémentarité entre celles-ci et Fidor», a poursuivi Yves Tyrode. En clair, il faut éviter toute risque de cannibalisation entre la néobanque, d’une part, et les Banques Populaires et les Caisses d’Epargne d’autre part.
Hors de France, où ces deux marques ne sont pas présentes, «il n’y a pas de sujet», selon Yves Tyrode. Pour qui «la priorité concernant Fidor réside dans son développement international». En Allemagne, la néobanque créée en 2009 compte 300.000 clients, «un très beau succès» selon le dirigeant. Fidor est également présente au Royaume-Uni depuis septembre 2015 mais le nombre de ses clients est «marginal» dans ce pays, indique-t-on chez BPCE. Natixis, la banque de gros de BPCE, a par ailleurs lancé le 23 avril une banque mobile en Algérie, basée sur la technologie de Fidor.
La néobanque avait été acquise par BPCE pour 142 millions d’euros, selon le document de référence 2016 du groupe bancaire. L’opération avait généré un écart d’acquisition de 80 millions d’euros, qui a été relevé à 82 millions d’euros l’an dernier d’après le document de référence 2017.
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