
BNP Paribas vise une baisse de 10% de son exposition au pétrole et au gaz en 2025

L’étau se resserre autour du secteur pétrolier. BNP Paribas présentera lors de son assemblée générale le 18 mai de nouvelles étapes dans ses objectifs de transition énergétique. Pour la première fois, la banque prend une décision concernant le secteur pétrolier dans son ensemble. Elle réduira de 10% le montant de son exposition de crédits aux activités d’exploration-production de pétrole et de gaz d’ici 2025. Fin 2020, le stock de crédits au pétrole et au gaz représentait 2% du portefeuille de prêts de BNP Paribas, soit 35,1 milliards d’euros sur un total de 1.783 milliards d’euros. «Nous sommes convaincus qu’avec le risque climatique et la transition énergétique, notre propre modèle économique va être profondément transformé et il faut que l’on s’y adapte rapidement», déclare Antoine Sire, directeur de l’engagement d’entreprise chez BNP Paribas.
Dans le secteur des hydrocarbures, la banque avait déjà pris la décision d’arrêter certains financements, mais cela concernait uniquement les sociétés spécialisées en hydrocarbures non conventionnels (pétrole et gaz de schiste). Ils sont ainsi passés de 4 milliards d’euros en 2016 à zéro aujourd’hui.
«La baisse engagée aujourd’hui des financements des activités d’exploration de pétrole et de gaz conventionnel n’est qu’une étape, mais elle s’inscrit déjà dans une trajectoire qui permet de faire mieux que le scénario défini par l’Agence Internationale de l’Energie pour respecter les Accords de Paris», précise Antoine Sire. Cet objectif fera l’objet d’un suivi annuel. Il est mesuré à l’aide de la méthode Pacta (Paris Agreement Capital Transition Assessment) mise en place lors de la COP24 de Katowice en 2018, et suivie maintenant par 17 banques internationales.
A côté de cette diminution des financements dans l’exploration des énergies fossiles, la banque met en avant son soutien aux acteurs de la transition énergétique. C’est le cas des énergies renouvelables dont les financements sont passés de 7,2 milliards d’euros en 2015 à 17,8 milliards d’euros fin 2020. Mais cela concerne aussi d’autres secteurs plus traditionnels. «Aujourd’hui, l’essentiel de nos financements des investissements dans le secteur de l’automobile sont destinés à transformer des usines en unités de production de véhicules bas carbone», illustre Antoine Sire.
Il reste encore à mettre en place des indicateurs fiables afin d’identifier les émissions de gaz à effet de serre liés aux différents financements. La banque y travaille.
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