BNP Paribas ouvre la porte au maintien du tandem Bonnafé-Lemierre jusqu’en 2030

La banque va proposer en mai à ses actionnaires de repousser l'âge limite de ses mandataires sociaux. Jean-Laurent Bonnafé pourrait même, en théorie, rester directeur général jusqu’en 2031, soit près de vingt ans en poste.
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Jean-Laurent Bonnafé, le directeur général de BNP Paribas
Jean-Laurent Bonnafé, le directeur général de BNP Paribas  -  Photo Baptiste Firroloni/BNP

Jean Lemierre et Jean-Laurent Bonnafé ne sont pas pressés de passer la main. Le tandem qui pilote avec succès depuis plus de dix ans BNP Paribas pourrait rempiler jusqu’en 2030, si les actionnaires de la banque en décident ainsi. Le groupe soumettra le 13 mai en assemblée générale trois projets de résolution visant à repousser l’âge limite de ses mandataires sociaux, comme elle l’a déjà fait par le passé.

Pour le président, la limite d’âge serait portée à 78 ans en cas de dissociation des fonctions de PDG. Le conseil pourrait même décider de prolonger ses fonctions «jusqu’à l’issue de l’assemblée générale statuant sur les comptes de l’exercice au cours duquel il a atteint l’âge de 79 ans», selon l’avis de convocation paru au Balo. Pour Jean Lemierre, né en 1950, âgé de 74 ans et numéro un depuis 2014, il s’agirait des comptes de l’exercice 2029, ce qui permettrait au banquier de rester en poste jusqu’à l’AG 2030, qui a lieu au printemps.

L’âge limite du directeur général serait quant à lui porté à 68 ans, avec là aussi l’option d’un maintien en fonction jusqu’à l’AG statuant sur les comptes de l’exercice au cours duquel il atteindrait les 69 ans. Né en juillet 1961 et âgé de 63 ans, Jean-Laurent Bonnafé pourrait donc continuer à assurer la direction générale du groupe jusqu’au printemps 2031. A quelques mois près, il fêterait alors ses vingt ans de direction générale, une fonction qu’il assume depuis le 1er décembre 2011.

Si le conseil d’administration maintient sa confiance aux deux hommes pendant tout ce temps, le tandem sera donc en mesure de diriger la première banque française par la capitalisation jusqu’en 2030. Une longévité exceptionnelle à un tel poste dans le secteur bancaire, en France comme dans le monde.

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Départs de haut rang

Les résultats sont là et peuvent justifier que le conseil ne soit pas pressé de tourner la page. L’an dernier, BNP Paribas a enregistré un profit net record de 11,7 milliards d’euros. A 77 euros, l’action vient de retrouver des niveaux qu’elle n’avait plus connus depuis 2007, juste avant le début de la crise financière. Portée par le renouveau des valeurs bancaires européennes en Bourse, la capitalisation du groupe atteint 87 milliards d’euros.

Mais la longévité du duo semble aussi susciter l’impatience des prétendants potentiels à la succession. Chez BNP Paribas, le passage de témoin entre générations – Michel Pébereau, Baudouin Prot puis Jean-Laurent Bonnafé – a longtemps suivi un processus bien balisé. Ce n’est plus le cas, et en moins d’un an, la banque a vu partir deux cadres dirigeants, fait nouveau dans l’histoire du groupe. Marguerite Bérard, qui s’apprête à prendre les rênes d’ABN Amro, a claqué la porte l’an dernier, et Laurent David a annoncé son départ en février. Pour patienter encore, la ligne des directeurs généraux délégués pourra elle aussi prolonger son bail, puisque le groupe propose de repousser l’âge limite à 66 ans.

Reste à savoir si les actionnaires préfèrent la stabilité du duo de dirigeants ou la visibilité sur le processus de succession. Les taux d’approbation des trois résolutions en donneront un bon aperçu.

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