BNP Paribas plonge après des résultats inférieurs aux attentes

La banque a dévoilé un profit net en hausse de 10% à 11 milliards d’euros mais elle manque les prévisions des analystes et revoit à la baisse ses objectifs à horizon 2025. L’action chutait de 7% jeudi en milieu de journée.
BNP Paribas
L'action BNP Paribas recule de 1% sur un an  -  DR.

La banque française a présenté ce jeudi un résultat net distribuable en croissance mais inférieur aux attentes des analystes.

Sur l’année 2023 BNP Paribas affiche un produit net bancaire ajusté en hausse de 3,3%, un coût du risque de moins de 40 points de base et un résultat net distribuable de +10,2% à 11,2 milliards d’euros (hors impact négatif des événements extraordinaires notamment liés au changement de modalités de refinancement long terme ou TLTRO, et aux coûts des litiges en Pologne). Selon JPMorgan, le consensus attendait toutefois un profit supérieur, à 11,56 milliards. Les analystes soulignent aussi que BNP Paribas a revu à la baisse ses prévisions, passant d’une augmentation attendue du résultat net de 9% par an à 8%. De la même manière, ses prévisions de retour sur capitaux propres tangibles (ROTE) pour 2025 ont été ramenées entre 11,5 et 12% contre 12% précédemment, en raison des différentes décisions des autorités européennes et belges notamment, selon la banque. Lars Machenil, directeur financier de BNP Paribas, s’est toutefois dit confiant sur la capacité du groupe à délivrer un ROTE à 12% dès 2026.

En réaction, l’action de la banque chutait de plus de 7% jeudi en milieu de journée à la Bourse de Paris.

BNP Paribas se montre généreuse envers ses actionnaires en offrant un taux de redistribution de 60%. Le bénéfice par action augmente de 18% par rapport à 2022, amplifié par un programme de rachat d’actions en 2023. Une logique qui sera poursuivie en 2024 puisque BNP Paribas prévoit un autre programme de rachat d’action de 1,05 milliard d’euros au cours de l’année. Les dirigeants proposent en outre d’augmenter le dividende de 18%, à 4,6 euros.

Le groupe qui disposait de sept milliards d’euros de capital additionnel après la vente de Bank of the West en a déjà redéployé trois milliards dont un tiers en croissance organique, notamment sur la banque de financement, et deux tiers dans des partenariats et acquisitions ciblées.

La BFI déçoit

Première division du groupe, la banque de financement et d’investissement maintient sa position dominante en Europe et continue de gagner des parts de marché. Les activités de financement (Global Banking) progressent particulièrement et affichent des revenus en hausse de 14,5% à périmètre et change constants. Les métiers de titres (Securities services) sont également en croissance de 5,6%. Seules les activités de marché s’inscrivent en baisse de 6,5%. Au global, la branche a toutefois enregistré un profit avant impôt inférieur de 17% aux attentes du consensus, rapporte JPMorgan.

Le pôle banque commercial affiche des revenus en croissance de 4,7% tirée par la banque de détail et les métiers spécialisés dont Arval & Leasing Solutions qui enregistre des revenus en augmentation de 12,5%. Alors que l’activité Personal finance, en retrait de 3,1%, pèse plutôt sur les résultats du pôle.

Enfin, la prévoyance (IPS), troisième division du groupe, est à la peine, plombée par le contexte défavorable dans l’immobilier et un effet de base sur les investissements primaires (Principal Investments). Dans l’ensemble le pôle est en retrait de 3,6% à périmètre et change constants, et ce, malgré de bons résultats en gestion de patrimoine (+6%) et en assurance (+3,6%).

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Au global, le modèle diversifié du groupe lui permet de continuer à gagner des parts de marché et surtout de compenser une dégradation plus marquée de l’environnement économique qui impacte certains pans de l’activité.

Enfin, la solvabilité du groupe reste bonne avec un ratio de CET1 à 13,2% et le taux de provision (LCR) à 148%. Structurellement très liquide, BNP Paribas bénéficie de 474 milliards d’euros de liquidités instantanément mobilisables soit un an de marge de manœuvre par rapport aux ressources de marché.

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