
BNP Paribas commence sa migration dans le cloud IBM dédié

Annoncé en 2018, le cloud IBM dédié à BNP Paribas est en cours de réception. Conciliant «le meilleur des deux mondes», technologie du cloud public installée dans les murs de BNP Paribas comme un cloud privé, cette plate-forme répond aux standards de sécurité particuliers au secteur financier et permet à la banque de lancer sa transformation en toute conformité. En parallèle, BNP et IBM développent deux clouds sur le continent américain et en Asie, qui pourront accueillir d’autres acteurs de la finance en 2021.
Le cloud dédié qui vient d’être livré comporte un cadre de sécurité spécifique (cloud security framework) clarifiant les responsabilités de chaque partenaire et offrant un ensemble de fonctionnalités en réponse aux besoins du secteur financier pour garantir la sécurité, la conformité et la capacité à être audité par les régulateurs. Par exemple, les clés d’«encryption» (chiffrement) restent à la main de BNP Paribas. «Actuellement, nous connectons ce cloud au reste du système d’information de la banque, indique Christophe Boulangé, directeur cloud de BNP Paribas. Les premiers usages pourront commencer à l’automne et nous déroulerons notre roadmap jusqu’à la fin de l’année. Nous avons fait le tour des métiers de la banque afin de recueillir leurs marques d’intérêt. Les premiers intéressés sont les métiers de volume : la banque de détail, le crédit à la consommation et l’assurance. Nous débuterons par les migrations d’applications les plus simples, puis les systèmes de paiement avant de progresser vers des systèmes plus complexes.» Ainsi, BNP Paribas se dote de capacités d’innovation supplémentaires qui pourront être rapidement mises à l’échelle des métiers.
Automatisation du reporting aux régulateurs
Outre la collaboration avec BNP Paribas, IBM a développé une offre similaire aux Etats-Unis avec Bank of America et souhaite désormais mettre à la disposition de tous les établissements financiers un cloud public partagé répondant aux exigences de sécurité, de conformité et de contrôle des divers régulateurs. «Avec cette offre, IBM s’adresse à tout le secteur financier, souligne Dominique Lacassagne, CTO Cloud IBM. Elle permet d’utiliser un cloud public partagé tout en respectant les exigences de sécurité et de conformité. Cette offre comprend à la fois un cadre conceptuel fixant les contrôles à mettre en place et les technologies pour les mettre en œuvre. Et elle va plus loin en automatisant tout le reporting aux régulateurs, ce qui permettra un gain de temps substantiel.» Enfin, IBM compte créer un Cloud Advisory Council, lieu d’échange entre les banques et les régulateurs afin de travailler pour une convergence des règles et une rationalisation des investissements.
Les stratégies cloud des établissements financiers se révèlent : la Société Générale avait annoncé il y a deux ans avoir déjà migré 60% de son infrastructure informatique dans le cloud hybride et viser les 80% en 2020. Récemment, Deutsche Bank s’est alliée à Google Cloud pour dix ans afin de refondre son informatique et HSBC, également cliente de Google Cloud et de Microsoft Azure, a choisi mi-juillet Amazon Web Services pour partenaire stratégique. Des prises de position qui devraient encourager les fournisseurs de cloud à travailler non seulement sur la réversibilité (possibilité de changer de fournisseur), mais aussi sur leur interopérabilité.
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