
Bercy veut une approche coordonnée de la place financière sur le climat

Des paroles aux actes. Bercy a annoncé confier «une mission de coordination des acteurs financiers en France dans leur alignement avec l’accord de Paris» à Yves Perrier. Le président d’Amundi et vice-président de Paris Europlace devra rendre fin février 2022 un premier rapport sur l’engagement des acteurs financiers concernant leur trajectoire de financement du charbon et des hydrocarbures non conventionnels selon les objectifs de l’accord de Paris. Mais aussi la réduction de «l’intensité carbone des projets et des entreprises financés». «Cette trajectoire doit être objectivable et mesurable, efficace et transparente et accompagnée d’un échéancier graduel contraignant», précise un communiqué.
Cette annonce arrive après une période chahutée pour les acteurs financiers. Le Climate Finance Day 2021 du 26 octobre dernier, événement majeur de Finance for Tomorrow qui vise à faire de la finance verte et durable un élément moteur du développement de la place de Paris, a été perturbé par des ONG réclamant des stratégies crédibles de sortie des pétrole et gaz non-conventionnels, comme demandé en 2020 par Bruno Le Maire. Le ministre de l’Economie et des Finances n’avait d’ailleurs pas épargné les intéressés : «Ma conviction personnelle est qu’aujourd’hui la place de Paris n’est pas encore à la hauteur.» C’est pourtant du régulateur et superviseur (ACPR et AMF) que les critiques les plus dures étaient venues concernant l’hétérogénéité et le manque de détail des engagements.
«On perçoit clairement dans cette annonce la reconnaissance de la part du Gouvernement du manque d’ambition des annonces des fédérations et des banques à l’occasion du Climate Finance Day 2021 et de la nécessité d’ouvrir les objectifs des groupes à l’intégralité des énergies fossiles», estime Lucie Pinson, directrice de l’ONG Reclaim Finance.
«Si nous accueillons le cadre et le constat positivement, nous nous inquiétons du terme intensité carbone, qui est une métrique relative permettant de diluer les activités fossiles à travers des engagements renouvelables, et de la confiance accordée à l’autorégulation qui ne fonctionne pas», défend Lucie Pinson. Les groupes, qui soulignent les engagements déjà pris, croient dans leur capacité de mobilisation. «Nous aurions souhaité que le gouvernement légifère pour les contraindre», soutient l’activiste. Une différence de méthode.
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