
Axa veut moins dépendre de la gestion d’actifs

Axa a publié hier un résultat net annuel de 5,83 milliards d’euros, en hausse de 4% par rapport à l’année dernière (+2% à taux de change constant). Avec le pôle banques, qui est beaucoup plus petit, la gestion d’actifs d’Axa est la seule grande activité dont le chiffre d’affaires et le bénéfice ont reculé en 2016. Son résultat opérationnel a ainsi chuté de 9% à 416 millions d’euros (-8% à taux de change constant).
Deux filiales composent cette activité : l’américaine AB (Alliance Bernstein), et la plus europhile Axa IM. Elles ont toutes deux vu leur chiffre d’affaires reculer de 3% à base comparable, respectivement à 2,53 et 1,18 milliards d’euros en 2016. AB a souffert «de plus faibles commissions de gestion liées à un changement du mix d’activités ainsi que d’une baisse des commissions de distribution», précise le rapport annuel du groupe. Elle a enregistré une décollecte nette de 12 milliards d’euros «provenant principalement de la perte de deux mandats institutionnels significatifs». De son côté, Axa IM a enregistré une collecte nette de 56 milliards d’euros malgré un «changement de périmètre négatif de -18 milliards d’euros principalement lié au retrait des actifs Friends Life». Ce dernier avait été acheté par Aviva fin 2014.
«Ces deux entreprises se transforment, a déclaré le PDG Thomas Buberl au sujet d’Axa IM et AB, lors d’une conférence de presse. «Elles ont été exposées à certains métiers [moins porteurs] comme les stratégies actives en actions ou le fixed income, mais elles ont élaboré de nouvelles stratégies pour compenser la réduction des frais», a-t-il ajouté.
L’épargne et la gestion d’actifs représentent 34% du résultat opérationnel courant d’Axa, contre deux tiers pour le duo dommages (39%) et prévoyance santé (27%). «Ces [deux dernières] lignes sont les moins sensibles aux marchés financiers, les moins consommatrices en capital et les plus rentables, c’est sur elles que nous devons nous focaliser», a déclaré Gérald Harlin, directeur financier d’Axa.
Au sein du pôle vie, épargne et retraite, les unités de compte (UC), qui représentent 23% du résultat opérationnel courant, ont également souffert. En volume d’affaires nouvelles (APE), elles ont reculé de 10% à 1,5 milliard d’euros, pénalisées par le retrait de l’épargne individuelle en Belgique, ainsi que par l’Italie. Le résultat opérationnel avant impôt réalisé grâce aux UC a baissé de 2% à 1 milliard d’euros, pénalisé par la baisse des frais en Europe, surtout en Italie et en France.
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