
Assureurs et banquiers peuvent mieux faire sur le climat

Dans un billet paru sur le site de la Banque de France, Laurent Clerc, directeur d’études et d’analyse des risques à l’ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution), s’est penché sur la manière dont banquiers et assureurs français se préparaient au changement climatique. Il s’est appuyé pour cela sur plusieurs rapports de l’ACPR publiés récemment, aussi bien sur les banques que sur les assurances.
Premier constat, le sujet du changement climatique est maintenant bien pris en compte par les institutions financières. «Alors qu’il y a deux ans, les risques climatiques étaient traités principalement par les directions en charge de la RSE qui se focalisaient davantage sur leurs conséquences réputationnelles, ils sont maintenant plus intégrés dans le processus normal d’analyse des risques financiers», constate Laurent Clerc.
Sur le plan de la gouvernance, les sociétés financières affichent des progrès, les organes de direction étant bien sensibilisés à ces sujets. Mais la mise en œuvre concrète des orientations stratégiques à tous les niveaux de l’entreprise présente encore des lacunes. «Les établissements ne disposent pas tout le temps de métriques appropriées ou de suivi très précis de la trajectoire de leur portefeuille de risques», explique l’expert. De la même manière, la prise en compte de ces risques ne se traduit pas toujours au niveau opérationnel.
Parmi les dangers bien identifiés, celui de la transition – en cas de nouvelles politiques énergétiques ou d’évolutions technologiques - figure en bonne place. Cependant, la manière dont les risques sont considérés varie selon leur nature. «Nous constatons, déclare l’expert, que les progrès sont plus ou moins marqués selon l’exposition des entreprises aux divers risques. En particulier, l’analyse se révèle peu détaillée sur le risque physique, pour lequel les établissements français se sentent moins directement exposés». De la même manière, le risque de responsabilité, qui se traduit par les dommages et intérêts qu’une personne physique ou morale aurait à payer si elle était jugée responsable du réchauffement climatique, n’est pas pris en compte.
Si des progrès restent à faire, les institutions françaises n’ont pas à rougir par rapport à l’international. Laurent Clerc note que «les banques françaises sont plutôt bien placées par rapport à leurs homologues étrangères. Leur sensibilité à ces sujets est forte, grâce aux mesures législatives (comme l’article 173 de la Loi sur la transition énergétique) et à la pression que peuvent exercer les autorités nationales».
Plus d'articles du même thème
-
Groupama enregistre le résultat le plus élevé de son histoire
L’assureur mutualiste affiche des résultats 2024 en nette progression par rapport à l’exercice précédent grâce à la bonne tenue de l’ensemble de ses activités d’assurance et une sinistralité "climatique" clémente. Toutefois, le ratio de solvabilité pâtit d’effets de marché défavorables et d’exigences en capital plus élevées. -
Harvest commence à sortir du bois après sa cyber-attaque
Sonia Fendler, directrice générale adjointe chez Harvest, est intervenue à la Convention annuelle de l’Anacofi, quelques jours après s'être exprimée lors d'une réunion organisée par la CNCGP. Elle a donné des premiers éléments d’explications sur l’origine de la fuite de données et confirmé que la période d’indisponibilité des services ne sera pas facturée. -
La loi de finances 2025 a laissé aux banques un sentiment aigre-doux
Par souci de justice fiscale, la loi de Finances 2025 a apporté un certain nombre de modifications dont plusieurs touchent les banques de façon directe ou indirecte. Certaines dispositions ne sont pas à l’avantage du secteur bancaire mais d’autres sont plutôt bénéfiques. Zoom sur deux exemples concrets.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions