
Arkéa veut faire de ses résultats une preuve de sa singularité

Avant de se relancer dans la bataille qui oppose le Crédit Mutuel Arkéa avec la Confédération nationale du Crédit Mutuel (CNCM), le groupe de Brest devait d’abord traverser 2020. Et Crédit Mutuel Arkéa a dévoilé jeudi un résultat net de 356 millions d’euros, en baisse de 30,2% par rapport à 2019, qui s’explique en grande partie par un coût du risque en hausse de 62% à 160 millions. Mais la situation financière est restée solide avec un ratio CET1 de 16,8% et un bilan de 169 milliards d’euros (+7,8%). Anne Le Goff, la directrice générale du groupe, estime que «le bénéfice du groupe est du même ordre que celui imaginé en janvier».
Du côté des revenus, le produit net banque assurance est ressorti à 2,16 milliards d’euros, proche du niveau 2019 (2,3 milliards) si l’on enlève les opérations exceptionnelles. «Les éléments qui ont marqué défavorablement le groupe par rapport à nos prévisions, le coût du risque et l’effet défavorable sur la valorisation de nos actifs, ont été compensés par la marge nette d’intérêt et des commissions supérieures aux prévisions», explique Hélène Bernicot. La directrice générale de Crédit Mutuel Arkéa, s’est félicitée que «l’impact de la crise ait été maitrisé grâce à la diversification des activités du groupe».
La collecte en assurance vie s’est tout de même inscrite en hausse, de 44,5 milliards à 46 milliards d’euros, avec 55% de cette progression réalisés en unités de compte, reflètant «la volonté de flécher l’épargne au mieux». Le groupe a aussi vu ses crédits augmenter de 7,6% et son portefeuille client de 4%, portés par ses filiales innovantes, telle Fortuneo. Ajouté à l’embauche de 1.000 collaborateurs en CDI sur l’année. Hélène Bernicot veut voir dans cette résilience la différence de son groupe : «Ces constats démontrent que notre modèle singulier de banque territoriale agile, innovante et audacieuse a du sens».
Une résilience sur laquelle le groupe de Brest entend s’appuyer pour son plan Transitions 2024 qui veut « accélérer la prise en compte des enjeux environnementaux et sociétaux ». Sans vouloir donner de perspectives pour 2021, Hélène Bernicot - qui présentait les résultats sans Jean-Pierre Denis qui se focalise sur son rôle de président non-exécutif - semblait bien se concentrer sur un objectif plus qualitatif visant à l’indépendance de Crédit Mutuel Arkéa : « nous avons démarré l’année 2020 en poursuivant les travaux techniques que nous avions mené avec les tutelles conduites par la BCE et l’ACPR. La crise sanitaire a mis en pause le projet. Nous faisons avec un espace-temps que nous espérons le plus court possible pour pouvoir reprendre les travaux ».
Plus d'articles du même thème
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions