
Appel à témoignages : comment faire carrière et avoir des enfants

Il n’y a pas de fatalité. Comme je le rappelais la semaine dernière avec l’exemple de Jane Fraser, il est possible de mettre sa carrière entre parenthèses pour s’occuper de ses enfants et prendre, quelques années plus tard, la tête d’une des plus grandes banques de la planète.
Le problème, c’est que, par définition, une exception confirme la règle. Et la règle tend plutôt à stipuler que l’arrivée d’enfants pénalise la carrière des femmes.
Selon la dernière enquête Emploi de l’Insee, les femmes sont près de deux fois plus à passer en temps partiel après une naissance qu’avant. Leur mobilité professionnelle est presque divisée par deux alors que celle des pères ne diminue que de 12%. «De nombreuses recherches internationales en économie mettent en évidence une «pénalité à la maternité». L’arrivée d’un enfant se traduit ainsi par des divergences de revenus et de déroulements de carrière au détriment des mères», note également l’Insee.
Le constat est accablant. Mais il soulève une double question. Pour lutter contre le phénomène, faut-il que les hommes s’occupent plus de leurs enfants ou le monde du travail doit-il s’adapter pour permettre à ceux, et surtout celles, qui souhaitent passer du temps avec leur progéniture de grimper tout en haut de la hiérarchie ?
Chemin de crête
Dans la majorité des cas, une meilleure répartition de l’effort parental permettrait sans aucun doute d’améliorer la situation. Mais quand il s’agit d’atteindre les plus hauts échelons d’une entreprise, la question de l’organisation du travail se pose aussi. Car, quelle que soit la répartition des tâches domestiques, il n’est matériellement pas possible de passer du temps quotidien avec ses jeunes enfants lorsqu’on travaille tous les jours de 8h à 20h.
Trouver un équilibre entre vie de famille et ambitions de carrière est un exercice particulièrement délicat qui relève souvent du dilemme difficile à dépasser, pour beaucoup de femmes mais aussi pour les hommes.
Pour aider les nouvelles générations à trouver leur voie sur ce chemin de crête, l’équipe d’Ambitions prépare un article sur la parentalité. Comme pour l’enquête que nous avions consacrée à la maternité, nous avons besoin de vos témoignages.
Que vous ayez réussi à gravir les échelons sans sacrifier vos vies de famille, que vous ayez au contraire été bloqué dans votre progression par l’arrivée d’enfants, voire que vous vous soyez auto-bloqué, ou que vous regrettiez d’avoir privilégié votre carrière : votre expérience nous intéresse et intéressera les lectrices et lecteurs de cette newsletter.
Envoyez-nous un mail à ambitions@agefi.fr, nous vous répondrons. Les témoignages pourront être totalement anonymisés.
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