
Allianz France mêle «open innovation» et «intrapreneuriat»

L’investissement d’Allianz France dans Lendix ne représente que la partie émergée de sa stratégie d’innovation. Au lendemain de son entrée au capital de la fintech, la filiale française de l’assureur allemand a fait le point sur sa transformation digitale, au cœur du plan stratégique «Innovation et confiance» lancé il y a trois ans. «Les comportements de nos clients changent, la matière assurable également, avec en particulier l’émergence des risques liés à la cybersécurité», a expliqué hier Julien Martinez, directeur de la stratégie d’Allianz France.
L’adaptation de l’assureur à la révolution numérique s’articule autour de deux volets principaux, l’un interne, l’autre externe. Depuis 2014, le groupe a organisé cinq «innovathons», qui ont vu certains de ses collaborateurs plancher sur des projets liés à des thématiques comme le big data. Cela a débouché sur le lancement de 24 pilotes, dotés de 70.000 euros en moyenne, et huit ont été industrialisés, à l’image de Bepatient. Allianz France a intégré cette solution de détection des maladies cardiovasculaires dans son offre de contrats d’assurance collective pour les entreprises.
Organiser un «innovathon» coûte 500.000 euros
Toujours en interne, le groupe a ouvert en février le «lab», un espace au sein duquel des salariés travailleront pendant huit mois sur de nouveaux métiers en lien avec l’assurance. Un robo-advisor dédié à l’immobilier et une solution d’accompagnement des patients hospitalisés sont en chantier.
«Nous mettons beaucoup de moyens» dans ces différentes initiatives, a souligné Julien Martinez, l’organisation d’un innovathon proposé aux 9.000 collaborateurs de l’assureur coûtant quelque 500.000 euros. Une somme à laquelle s’ajoutent les investissements du groupe dans les start-up créées par ses collaborateurs.
De la même façon, Allianz France accompagne des jeunes pousses externes, via son accélérateur, qui a permis à une trentaine d’entre elles de lever un total de 130 millions d’euros depuis 2015, ou par le biais d’InnovAllianz. Ce fonds de «corporate venture» a procédé fin mai à son dixième investissement, en participant au tour de table de 12 millions d’euros de la medtech Biomodex. L’investissement dans Lendix n’a en revanche pas été réalisé via ce fonds mais directement par Allianz France, compte tenu de la maturité de la fintech. Le montant dont InnovAllianz est doté demeure confidentiel mais «nous l’avons triplé il y a deux mois afin de réinvestir dans nos participations», a indiqué Julien Martinez.
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