
Le bitcoin retrouve ses lettres de noblesse

La reine des cryptomonnaies est en train de reprendre son rang. Le 12 février, le cours du bitcoin a passé le seuil des 50.000 dollars pour la première fois depuis plus deux ans avant de poursuivre sa course en avant. Mercredi, son prix a touché 52.000 dollars, un record depuis novembre 2021, lorsque le cryptoactif avait établi son sommet absolu à 69.000 dollars.
Le bitcoin a également renoué avec une capitalisation boursière supérieure à 1.000 milliards de dollars selon les données de CoinGecko. Cette flambée de 7% en trois jours est en outre intervenue dans un contexte peu favorable aux actifs risqués. L’inflation américaine, ressortie supérieure aux attentes pour janvier, a diminué la probabilité de voir la banque centrale américaine réduire ses taux rapidement, entraînant un repli des actions. Le Nasdaq Composite perd ainsi 1,4% depuis le début de la semaine.
Décalage de quelques semaines
L’actif numérique semble en fait profiter, avec quelques semaines de retard, de l’impact positif annoncé de l’autorisation des ETF à réplication physique («spot») du bitcoin aux Etats-Unis.
Ce feu vert accordé le 10 janvier dernier par le gendarme financier du pays, la SEC, devait entraîner un afflux de nouveaux investisseurs vers la cryptomonnaie et porter son cours. Les premiers chiffres de collecte révélés dans les jours suivants ont toutefois plutôt déçu et le cours du bitcoin a contre toute attente perdu 15% dans les deux semaines suivant le sésame tant espéré par l’écosystème.
A lire aussi: BlackRock donne le droit de vote aux particuliers américains investis en ETF S&P 500
Le bitcoin a en fait été pénalisé par un phénomène technique et temporaire. La transformation du fonds GBTC de Grayscale, le principal fonds américain exposé au bitcoin via des produits dérivés, en un ETF spot a paradoxalement entraîné d’importants flux de vente. Comme l’expliquait récemment à L’Agefi Stanislas Barthélémi, senior manager blockchain & crypto chez KPMG France, le Grayscale Bitcoin Trust se négociait avec une forte décote par rapport au prix réel du bitcoin qui «s’est effacée avec sa transformation en ETF au comptant et beaucoup d’investisseurs en ont profité pour sortir».
Un «halving» en avril
«Alors que le GBTC a enregistré une sortie cumulée de 415 millions de dollars la semaine dernière, ce qui représente une réduction significative par rapport aux semaines précédentes, les ETF BTC Spot ont connu un afflux net total d’environ 1,2 milliard de dollars au cours de la même période, marquant ainsi l’afflux hebdomadaire le plus élevé depuis leur lancement», a indiqué Matteo Greco, analyste chez Fineqia International, dans une note consultée par Reuters.
Le cours de la première des cryptomonnaies est sans doute également porté par la perspective du quatrième «halving» de l’histoire du bitcoin, qui devrait avoir lieu en avril. A cette occasion, le nombre de bitcoins délivrés lors du minage d’un bloc sera divisé par deux, ce qui pèsera sur l’offre et pourrait donc pousser le prix à la hausse. Dans une note de janvier, Marion Labouré, analyste chez Deutsche Bank, rappelait que le cours de la reine des cryptomonnaies a toujours grimpé dans les cinq jours suivant un halving. Il avait gagné 8% en novembre-décembre 2012, 3% en juillet 2016 et 8,5% en mai 2020.
Sans compter que la hausse appelle la hausse pour ce cryptoactif très populaire auprès des investisseurs individuels, et ce, d’autant plus qu’il est désormais plus facile d’accès, au moins aux Etats-Unis.
A lire aussi: Polytechnique forme les professionnels à la blockchain
Plus d'articles du même thème
-
Calastone dévoile une solution de numérisation de fonds
Le réseau britannique de transactions de fonds Calastone vient de lancer une solution de numérisation de fonds, Calastone Tokenised Distribution. Les gérants qui opèrent sur le réseau de Calastone peuvent numériser leurs fonds et le distribuer sur diverses chaînes de blocs (blockchain) qu’elles soient publiques, privées ou hybrides. Cela inclut entre autres les blockchains Ethereum, Polygon et Canton. -
Un rebond rapide, mais mesuré, est attendu pour les marchés actions
Les gestionnaires interrogés anticipent une reprise de 8% à 9% des Bourses dans les six prochains mois, et de 12% à 14% sur un an. -
PARTENARIAT
L’essor des ETF actifs
Les ETF actifs attirent des investisseurs en quête des avantages de la gestion active et de l'atout de l’enveloppe ETF.
A la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions