Crispation. Commerces essentiels, les banques vivent mal le deuxième confinement. Du moins certains salariés en agence, contraints d’être physiquement présents à leur poste de travail pour assurer l’accueil des clients. Le télétravail suscite ainsi des crispations chez les représentants syndicaux. La Fédération FO de la banque et des services financiers a ainsi demandé, début novembre dans un communiqué, « le recours au travail à distance pour tous les salariés de la profession, afin d’enrayer durablement la propagation du virus ». Dans une lettre ouverte adressée à la direction de BNP Paribas le 5 novembre dernier, la CFDT a estimé pour sa part que « les salariés de BNP Paribas ne bénéficient pas tous de manière égale des dispositions destinées à protéger leur santé. Certains ayant accès au télétravail, d’autres non, sans leur avoir fourni pour autant d’explications ». Au-delà des tensions suscitées par la deuxième vague de coronavirus, c’est la négociation des accords de télétravail dans un monde post-Covid, sur des bases qui ne seront pas celles de la crise sanitaire, qui se pose aux différentes parties prenantes. Le processus de discussions est en cours ou va s’engager dans la plupart des grands réseaux, à l’image de BPCE qui s’est laissé jusqu’à la fin du mois pour aboutir.
Pesant. Jusqu’ici, la vague de plans sociaux annoncée pour le quatrième trimestre 2020 n’a pas eu lieu. En octobre, le nombre de défaillances d’entreprises (tous secteurs confondus) reste inférieur aux données recueillies en 2019 et 2018. Les entreprises industrielles ont maintenu un taux d’activité quasiment normal, à 73 %, contre 79 % avant la crise, tandis que les entreprises du secteur des services ont connu des destins contraires. « La restauration et l’hébergement affichent un repli, en lien avec les mesures de couvre‑feu mises en œuvre dès le 17 octobre. Les niveaux d’activité demeurent très hétérogènes selon les secteurs : ils se situent très en deçà du niveau d’avant‑crise dans l’hébergement et la restauration, mais proches de ce niveau dans des secteurs tels que l’édition, les services d’information ou les activités juridiques et comptables », estime la Banque de France.
Invisible. La Charte pour la promotion des talents noirs dans la finance a été dévoilée fin octobre au Royaume-Uni avec l’appui de la City of London. L’objectif : assurer le recrutement et la promotion, jusqu’au plus haut niveau de l’entreprise, de personnes de couleur. Le chemin sera long. En juin, Financial News n’avait dénombré que 3 Noirs parmi 650 banquiers d’investissement seniors employés dans les 11 plus grands établissements de la City, alors que cette communauté représente environ 20 % de la population de Londres. Le mois dernier, HSBC a révélé que 1 % seulement de ses banquiers de niveau « senior » étaient noirs. Chez Lloyds, ce taux tombe à 0,6 %.
C’est la hausse moyenne des budgets de matériel informatique qu’ont dû supporter les entreprises en Europe au début du premier confinement pour permettre à leurs employés de télétravailler. Selon une étude d’Omnisis réalisée pour BNP Paribas Leasing Solutions en juillet et en août, pour 61 % des répondants, l’investissement des douze mois à venir devrait encore s’accroître à hauteur de 25 % en moyenne. Pour ceux-là, l’ordinateur portable est désormais le poste de dépense privilégié devant les logiciels et les solutions cloud. Avec un vrai risque lié au développement du télétravail, celui d’un accroissement des déchets électroniques. Ceux-ci représenteraient déjà l’équivalent de 1.000 ordinateurs portables jetés chaque seconde dans le monde.
Cette année, le mercato des cabinets d’avocats d’affaires aura fait la part belle aux professionnels des restructurations, au détriment des experts en immobilier et en « private equity ».
L’emploi salarié a continué d’augmenter en octobre aux Etats-Unis, en dépit des incertitudes sur l’issue de l'élection présidentielle et sur un éventuel nouveau plan de relance budgétaire. Alors que le nombre quotidien de nouvelles infections au coronavirus atteint des records dans le pays, il faudra encore du temps à l'économie pour se remettre complètement de la crise née de la pandémie.
Résilience. La banque d’investissement américaine a annoncé fin octobre le lancement en France de son programme « 10 000 Small Businesses » en partenariat avec l’Essec Business School. Dédié aux dirigeants et fondateurs de TPE et PME françaises, il se décrit comme un « mini-MBA » (master of business administration) et marie contenu académique et coaching personnalisé. Le programme s’adresse aux propriétaires ou dirigeants d’entreprises d’au moins 5 salariés et 250.000 euros de chiffre d’affaires, avec au moins trois ans d’activité, quel que soit le secteur. L’objectif : accroître leur « résilience » en abordant la stratégie, le leadership, le marketing et la finance. Lancé en 2009 aux Etats-Unis et en 2010 au Royaume-Uni, « 10 000 Small Businesses » débutera en France au premier semestre 2021 avec le lancement de la première promotion, et sera entièrement financé par la Fondation Goldman Sachs.
Le coût moyen par an et par salarié du mal-être au travail est stable par rapport à 2019, selon une étude du groupe de protection sociale Apicil réalisée avec le concours du cabinet Mozart Consulting. L’indice de bien-être au travail calculé pour l’ensemble des secteurs d’activité s’élève à 0,73, là où un indicateur supérieur à 0,90 traduit une forte mobilisation des salariés, et un niveau de 0,80 le début de la cote d’alerte. Il équivaudrait à une perte de valeur ajoutée de 27 %. Dans le secteur de la banque et de l’assurance, l’indice n’atteint que 0,80, seuil de vigilance, d’autant plus dans un contexte où la crise sanitaire bouleverse l’organisation du travail.
La place financière de Francfort pourrait perdre environ 2.000 emplois d’ici fin 2022 à cause de l’impact économique du Covid-19 qui ne sera pas compensé par les relocalisations attendues à l’issue du Brexit, avance une étude de la banque publique régionale Helaba. Pour la métropole allemande, cette réduction correspondrait à une baisse de 3% du nombre de postes dans le secteur bancaire, qui serait ainsi ramené à 62.700 emplois. Ces dernières années, les banques installées à Francfort ont plutôt vu gonfler leurs effectifs pour répondre aux exigences accrues de la supervision bancaire en zone euro.
Le Covid-19 n’a pas freiné les recrutements en alternance dans le secteur banque-assurance, bien au contraire. Mais les DRH ont dû s’organiser différemment.
La place financière de Francfort pourrait perdre environ 2.000 emplois d’ici fin 2022 à cause de l’impact économique du Covid-19 qui ne sera pas compensé par les relocalisations attendues à l’issue du Brexit, avance une étude publiée aujourd’hui. Pour la métropole allemande, cette réduction correspondrait à une baisse de 3% du nombre de postes dans le secteur bancaire qui serait ainsi ramené à 62.700 emplois, écrivent les économistes de la banque publique régionale Helaba.
C’est le nombre de recrutements prévus par Axa en France en 2020. Un plan déjà réalisé à 80 % environ, précise la compagnie. Le chiffre recouvre 500 postes d’agents d’assurance indépendants, 350 offres de mandataire d’assurance, une activité réalisée à temps partiel, 450 postes en CDI en tant que commercial salarié, et 1.700 postes sur d’autres fonctions, en priorité des actuaires, des souscripteurs de risques, des gestionnaires de sinistres et des spécialistes de la technologie. Le solde de 2.000 recrutements correspond aux alternants (un millier), aux stagiaires (jusqu’à 450) et aux contrats à durée déterminée. Il faudra cependant attendre la fin de l’année pour savoir si l’emploi, en net, a progressé chez Axa France, compte tenu des départs.