
Walter Butler s’offre l’empire de la pâtisserie de Pierre Hermé

A 60 ans, Pierre Hermé n’est pas encore prêt à lâcher les rênes de son empire. A l’occasion de la remise à plat de l’actionnariat de son groupe, le célèbre chef pâtissier reste l’un des principaux actionnaires, aux côtés du nouvel entrant, Butler Industries – la société d’investissement de l’homme d’affaires franco-brésilien Walter Butler. En revanche, Log Investment, la holding des actionnaires de L’Occitane, sort intégralement du capital. Cette dernière avait confié un mandat de cession à la banque d’affaires CFI, en raison de son recentrage sur sa marque phare. La holding était devenue l’actionnaire majoritaire de Pierre Hermé en 2019, quatre ans après son entrée au capital. Cela en rachetant notamment les parts de l’associé Charles Znaty.
La société de gestion pilotée par Walter Butler détient désormais plus des deux tiers des titres, dans le cadre d’une transaction valorisant la maison Pierre Hermé entre 50 et 100 millions d’euros, selon nos informations. « Cette entreprise fait partie du patrimoine culturel et culinaire de la France. Lorsque nous avons su qu’il y avait possibilité de concrétiser cet investissement coup de cœur, nous n’avons pas hésité », explique Walter Butler. L’homme d’affaires a ainsi été en capacité de faire la différence face aux autres propositions d’achat, émanant de fonds mais aussi d’industriels. Selon nos sources, Lov Group, la holding de Stéphane Courbit, était dans les rangs. Celle-ci avait déjà acquis la Maison Ladurée en début d’année auprès du Groupe Holder (propriétaire des boulangeries Paul).
Le digital comme première boutique
Notamment connue pour ses investissements dans le Paris Saint Germain, France Champignons, Atys, Groupe Flo et dernièrement le cabaret Le Paradis Latin, Butler Industries a aussi été séduit par le profil international du groupe de pâtisserie. La France reste son premier marché mais le Japon représente 40 % des ventes. « Nous sommes aussi présents en Thaïlande, à Hong-Kong, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Arabie Saoudite ou bien encore au Maroc. Nous avons encore de nombreuses opportunités en Asie et au Moyen-Orient, ce qui nous amènera d’ailleurs à ouvrir dans quelques semaines un atelier de pâtisserie au Qatar », confie Pierre Hermé.
La crise ? Le Picasso de la pâtisserie, comme le surnomment les Anglais, précise l’avoir très bien passée. « Elle nous a amené à nous remettre en question et à proposer de nouveaux produits, comme les pâtisseries nomades que l’on expédie partout en France. Nous avons développé de nouveaux services et fortement accéléré le développement du digital, qui s’avère aujourd’hui être notre première boutique », note l’homme.
La maison Pierre Hermé dispose d’un réseau d’une soixantaine de magasins pour un volume d’affaires proche de 100 millions d’euros, soit deux fois plus qu’en 2015… et dix fois plus qu’en 2008. Pour continuer sa croissance, elle prévoit désormais de s’attaquer au travel retail. Une boutique a déjà été inaugurée à la gare Montparnasse, mais d’autres devraient suivre. De même que dans les aéroports, où la marque n’est pas encore présente. « Nous avons aussi deux projets de nouvelles boutiques dans Paris », note Pierre Hermé, dont l’appétit semble encore aujourd’hui insatiable.
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