
Un inconnu prend la tête des fonds les plus performants au monde

La surprise est de mise. Lors de sa toute dernière édition, le classement HEC Paris-Dow Jones MidMarket Buyout Performance vient de confier la palme du fonds mid-cap le plus performant au monde à un illustre inconnu. Tout du moins sur le territoire européen, puisqu’il s’agit de l’américain Gridiron Capital. Cette société de gestion basée dans le comté de Fairfield, dans l’Etat du Connecticut, a en effet décroché un score de performance de 3,77, contre respectivement 2,68 et 1,87 pour les deux autres membres du podium, à savoir Novacap et Parthenon Capital. Le zéro indique la médiane des fonds.
Pour calculer cet indice, HEC Paris a porté son attention sur l’ensemble des véhicules d’investissement levés entre 2008 et 2017 (si leur cumul est compris entre 1 et 3 milliards de dollars), en y croisant les taux de rendement interne et les multiples, ainsi que les performances absolues et relatives. Au total, quelque 517 gérants de private equity et 991 fonds ont été passés au crible.
La spécialisation aux abonnés absents
Gridiron Capital a été fondée par Tom Burger, un ancien du Boston Consulting Group, de RFE Investment Partners et de Butler Capital Corporation, ainsi que par Gène Conèse, ex-dirigeant de Greenwich Air Services – une entreprise introduite en Bourse en 1993 puis revendue 1,5 milliard de dollars à General Electric. Le point commun des grands gagnants, où aucun fonds français ne figure parmi les vingt premiers ? Leur absence de spécialisation sectorielle. « Selon l’institut Preqin, les trois meilleurs gérants de notre classement sont tous actifs dans plus de neuf secteurs industriels. Ils sont donc assez généralistes, ce qui les différencient fortement des fonds large cap les plus performants », constate Oliver Gottschalg, professeur associé à HEC Paris.
Pour les gérants ayant levé plus de 3 milliards de dollars entre 2008 et 2017, considérés comme évoluant dans le large cap, les plus performants évoluaient tous dans l’univers de la technologie et des software (Accel-KKR, Thoma Bravo, Francisco Partners, Vista…). L’écart constaté entre les meilleures sociétés de gestion et la médiane était aussi plus faible que dans ce classement mid cap, où les fonds de renom se font rare. Seul Oaktree Capital Management y figure, à la quatrième place avec un score de 1,45. Le gérant pourrait cependant rapidement quitter ce classement, eu égard à la taille toujours plus importante de ses véhicules. En novembre, son fonds de dette décotée avait notamment amassé 16 milliards de dollars.
Plus d'articles du même thème
-
Altaroc dévoile les contours de son millésime Odyssey 2025
La plateforme donnant accès au private equity pour les particuliers investira, pour cette cinquième génération, dans sept à huit fonds américains et européens et dans quelques co-investissements. -
Otium Partners soutient la création d'un nouveau champion français de l'expertise comptable
Grâce à une levée de 50 millions d’euros auprès d’Otium Partners, les fondateurs d'Archipel veulent bâtir un leader national capable de relever les défis générationnels, technologiques et économiques d'un secteur encore fragmenté. -
Le Groupe Magellim accentue sa diversification
Il revoit sa structuration pour s’affranchir de son image d’acteur immobilier. Le groupe veut se renforcer sur les valeurs mobilières et notamment le private equity. Une acquisition devrait être annoncée dans les prochains mois.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions