
Safran rachète la pépite tricolore Orolia

La pépite stratégique tricolore Orolia va rester sous pavillon français. Selon les informations de L’Agefi, Orolia s’apprête en effet à passer sous le contrôle de Safran. L’industriel français de l’aéronautique et de la défense est parvenu à se démarquer des fonds d’investissement positionnés dans l’enchère organisée par Rothschild & Co et Evercore. Pour ce faire, il aurait accepté de valoriser l’entreprise spécialisée dans la fiabilisation des signaux de type GPS plus de 400 millions d’euros. Un prix élevé si l’on se réfère à l’Ebitda de 25 millions d’euros de l’entité.
Parmi les fonds tournant autour de l’actif détenu par Eurazeo PME figuraient Astorg et Wendel. Deux autres sociétés de gestion étrangères s’étaient positionnées, à savoir Hexagon et True Wind Capital, comme le révélait L’Agefi mi-octobre. Mais leur nationalité américaine était ici considérée comme un handicap, en raison du caractère hautement stratégique d’Orolia.
Horloges atomiques
Mise en orbite en 2006 par Jean-Yves Courtois, grâce au spin-off du pôle « timing et synchronisation » de Temex, la pépite a développé des horloges atomiques à même de mesurer le temps au milliardième de seconde. Cette technologie équipe notamment certains satellites pour leur permettre de se localiser avec une très haute précision. Elle est d’ailleurs utilisée par Safran depuis 2019 pour améliorer ses solutions de positionnement, de navigation et de temps.
En début d’année, Orolia a aussi fait parler d’elle en remportant un contrat de 70 millions d’euros pour équiper les constellations Galileo, le concurrent européen du GPS. En parallèle, elle a aussi fait sa réputation sur les technologies de recherche et assistance dans le domaine militaire, en équipant par exemple les pilotes de chasse contraints de s’éjecter en territoire ennemi. Mais la France n’est pas le seul client de la pépite tricolore, qui travaille avec la plupart des armées occidentales, dont l’US Army. Aujourd’hui, la majeure partie de son chiffre d’affaire provient ainsi de l’international.
Contacté, Safran précise préparer un communiqué de presse pour la fin d’après-midi. Arrivé en début d’année, son directeur général Olivier Andriès avait ouvertement déclaré son appétence pour la défense et l’espace. Dans ce secteur, ArianeGroup, la coentreprise de Safran et d’Airbus, prépare les futurs lanceurs lourds de la fusée Ariane 6, et un mini-lanceur réutilisable devant concurrencer l’américain SpaceX. Un lanceur qui devrait être opérationnel en 2026.
Plus d'articles du même thème
-
Altaroc dévoile les contours de son millésime Odyssey 2025
La plateforme donnant accès au private equity pour les particuliers investira, pour cette cinquième génération, dans sept à huit fonds américains et européens et dans quelques co-investissements. -
Otium Partners soutient la création d'un nouveau champion français de l'expertise comptable
Grâce à une levée de 50 millions d’euros auprès d’Otium Partners, les fondateurs d'Archipel veulent bâtir un leader national capable de relever les défis générationnels, technologiques et économiques d'un secteur encore fragmenté. -
Le Groupe Magellim accentue sa diversification
Il revoit sa structuration pour s’affranchir de son image d’acteur immobilier. Le groupe veut se renforcer sur les valeurs mobilières et notamment le private equity. Une acquisition devrait être annoncée dans les prochains mois.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions