
Montagu valorise HTL Biotechnology plus de 1,2 milliard d’euros

La France du LBO reste plus que jamais portée par le large cap. Le fabricant d’acide hyaluronique HTL Biotechnology, dont le processus de vente avait été révélé dans nos colonnes à la rentrée, a d’ores et déjà trouvé preneur. Montagu Private Equity, associé pour l’occasion au suisse Partners Group, a offert une valorisation de plus de 1,2 milliard d’euros pour l’emporter, a appris L’Agefi. Un prix stratosphérique si l’on se réfère à l’Ebitda de plus de 50 millions d’euros de cette PME basée en Ille-et-Vilaine.
L’une des explications réside dans l’environnement fortement concurrentiel de l’enchère organisée par Natixis Partners et Jefferies. Selon nos informations, Eurazeo était également impliqué dans le processus, au même titre que Cinven et qu’un industriel chinois, Huadong Medicine – propriétaire du spécialiste mondial des produits esthétiques Sinclair Pharma. « Huadong Medicine avait mis sur la table une offre à 1,3 milliard d’euros, mais Bridgepoint – propriétaire de HTL Biotechnology depuis trois ans – n’a voulu prendre aucun risque d’exécution », confie un proche du dossier. Car en dépit d’une offre qualifiée de mieux-disante, celle-ci n’était pas ferme. Contacté, Montagu n’a pas souhaité confirmer.
Une nouvelle usine de 4.500 m2
La rareté des transactions dans ce sous-secteur de la santé a également joué en faveur de HTL Biotechnology. Fondée en 1992, l’entreprise enregistre depuis plusieurs années une croissance annuelle de ses revenus de 10 à 15 %. L’acide hyaluronique et les autres polymères qu’elle fabrique sont utilisés en ophtalmologie, en rhumatologie, mais aussi et surtout en dermatologie, pour compléter l’arsenal antiride.
Le mois dernier, HTL Biotechnology a inauguré une nouvelle usine de production de 4.500 mètres carrés de biopolymères naturels dans son fief historique, près de Fougères. Un investissement de 50 millions d’euros, devant permettre à la pépite tricolore de doubler sa production. En parallèle, elle s’est alliée au CNRS pour créer à Nantes le laboratoire Gelmecs, dédié au développement de solutions d’hydrogels pour la médecine régénératrice, notamment dans le domaine ostéo-articulaire. Enfin, elle a aussi accepté de financer la construction et l’exploitation d’une unité de fabrication américaine qui devrait être opérationnelle en 2022. Cela dans le but de devenir le fabricant exclusif de toxine botulique du laboratoire pharmaceutique Eirion Therapeutics, spécialisé dans la dermatologie esthétique.
Plus d'articles du même thème
-
Altaroc dévoile les contours de son millésime Odyssey 2025
La plateforme donnant accès au private equity pour les particuliers investira, pour cette cinquième génération, dans sept à huit fonds américains et européens et dans quelques co-investissements. -
Otium Partners soutient la création d'un nouveau champion français de l'expertise comptable
Grâce à une levée de 50 millions d’euros auprès d’Otium Partners, les fondateurs d'Archipel veulent bâtir un leader national capable de relever les défis générationnels, technologiques et économiques d'un secteur encore fragmenté. -
Le Groupe Magellim accentue sa diversification
Il revoit sa structuration pour s’affranchir de son image d’acteur immobilier. Le groupe veut se renforcer sur les valeurs mobilières et notamment le private equity. Une acquisition devrait être annoncée dans les prochains mois.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions