Private Equity

ManoMano voit sa valorisation décoller à 2,2 milliards d’euros

La plus grande place de marché européenne d’articles de bricolage et de jardinage a levé 300 millions d’euros à l’occasion d’une série F.
Aroun Benhaddou
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ManoMano est la plus grande place de marché européenne d’articles de bricolage et de jardinage.  -  Leeroy Agency / Pixabay.

Après des années de maturation, la French Tech assiste à une explosion du nombre de ses licornes. La dernière en date, ManoMano, vient de lever 300 millions d’euros dans le cadre d’une série F. Pour ce faire, la plus grande place de marché européenne d’articles de bricolage et de jardinage a sollicité un nouvel investisseur, Dragoneer Investment Group. Ce californien réputé dans l’univers de la tech a notamment participé au financement de Slack, il y a trois ans, ou bien encore à l’augmentation de capital de 185 millions d’euros de l’assurtech tricolore Alan, annoncée en avril. Derrière ce meneur figurent aussi les soutiens historiques du groupe, à savoir Temasek, General Atlantic, Eurazeo, Bpifrance (via son fonds Large Venture), Aglaé Ventures, Kismet Holdings (le family office d’un entrepreneur russe anonyme) et Armat Group.

« Nous avons levé autant de fonds sur cette série F que pendant toute l’histoire de ManoMano, se félicite Olivier Vaury, directeur financier. Le timing est aussi idéal, car l’accélération de la digitalisation de notre marché a fait naître des opportunités importantes pendant cette période que nous avons su saisir. » A l’issue de cette opération, la valorisation de ManoMano a plus que doublé, pour atteindre 2,2 milliards d’euros.

1.000 recrutements d’ici 2022

La pépite créée par Philippe de Chanville et Christian Raisson prévoit de puiser dans cette nouvelle enveloppe pour pousser les feux sur trois objectifs. Le premier, et non des moindres, repose sur la duplication du modèle en Europe. Et plus particulièrement en Allemagne et au Royaume-Uni, les deux plus grands marchés européens, où elle s’est respectivement lancée en 2016 et 2017. « L’an dernier, ManoMano a été rentable pour la deuxième année consécutive en France. Nos fondamentaux financiers sont extrêmement sains et nous rendent confiants sur notre accroissement à l’échelle européenne », note Olivier Vaury. Sur le Vieux Continent, le marché des articles de bricolage et de jardinage à destination des particuliers est estimé à 200 milliards d’euros, soit autant que celui des professionnels. La pénétration digitale n’atteint cependant que 11% des ventes, laissant encore des marges de progression conséquentes aux pure players du Web.

Le deuxième axe d’accélération de ManoMano porte sur l’offre B2B, lancée il y a deux ans dans l’Hexagone, ainsi qu’en Espagne et en Italie il y a quelques mois. « Aujourd’hui, un professionnel du bâtiment sur cinq est inscrit sur ManoMano Pro. Ce franc succès devrait à terme nous permettre d’équilibrer les ventes entre les activités B2C et B2B – laquelle représente pour l’instant près de 10% de notre volume d’affaires [ndlr, 1,2 milliard d’euros en 2020] », souligne le Daf. Le troisième et dernier axe de développement cible l’offre de conseils et de services de la plateforme. Des projets ambitieux qui seront portés par les équipes de ManoMano, actuellement composées de 800 personnes. Sur les six derniers mois, l’entreprise a notamment recruté 150 nouveaux collaborateurs et va continuer à s’étoffer. A tel point qu’un doublement des effectifs est envisagé d’ici à la fin de 2022, grâce au recrutement de 1.000 personnes supplémentaires. Pour élargir ses bassins de recrutement en France et en Espagne, la jeune pousse a mis aussi en place de nouveaux standards en matière de flexibilité de lieu de travail.

L’avenir ? La direction de ManoMano estime avoir suffisamment de fonds propres pour pouvoir dérouler sa feuille de route actuelle en pleine autonomie. Mais pour assouvir ses ambitions à long terme, toutes les hypothèses restent sur la table. Que ce soit l’introduction en Bourse, l’entrée de nouveaux investisseurs privés ou bien – et de manière plus surprenante – l’adossement à un partenaire stratégique. « Nous n’avons aucun tabou mais aucun de ces scénarios n’est pour l’instant privilégié », souligne Olivier Vaury.

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