
Malakoff Médéric industrialise son investissement dans les start-up

Malakoff Médéric professionnalise sa recherche d’innovation. Le groupe de protection sociale mène le dernier tour de sélection d’un fonds de capital-risque (VC) réputé, afin d’investir 150 millions d’euros durant les quatre à cinq prochaines années dans des start-up de la fintech, de la santé et des ressources humaines. La création de cette enveloppe, annoncée jeudi par le directeur général Thomas Saunier dans News Assurances Pro, s’ajoute au déblocage, fin mai, d’un budget de 100 millions d’euros sur cinq ans pour accélérer de la transformation numérique du groupe. «Développer de l’innovation incrémentale en interne est déjà difficile, et nous voulions chercher une innovation plus disruptive», explique à L’Agefi David Giblas, directeur innovation digital et data de Malakoff Médéric, qui a rejoint le comex en avril.
L’enveloppe de 150 millions sera divisée en trois poches. La première, d’au moins 100 millions d’euros, sera investie aux côtés du VC. Malakoff Médéric espère bénéficier d’un transfert de compétences. L’assureur reçoit 50 à 100 dossiers de start-up par mois. Il en retient chaque fois une à trois, pour une prise de participation, un partenariat commercial ou un référencement comme fournisseur. «Nous ne sommes pas équipés pour gérer ces flux de dossiers, cela consomme beaucoup d’énergie», souligne David Giblas.
Le VC doit permettre d’accéder à de meilleurs dossiers, comme des start-up européennes souhaitant se lancer en France. Un des critères de sélection prioritaires sera la possibilité de collaborer avec Malakoff Médéric. Les investissements seront faits en minoritaire, du moins au premier tour, surtout dans des séries A et B, afin que les sociétés aient déjà «un produit que nous pourrions intégrer rapidement dans notre modèle. […] L’objectif est de marier rendement financier et impact sur l’activité». L’idée de s’associer avec un VC, peu commune dans l’industrie de l’assurance, a été inspirée par l’observation d’autres secteurs, comme l’énergie.
La deuxième poche, de 40 millions, est dédiée aux fonds de fonds. Malakoff Médéric travaille déjà avec Partech, Idinvest ou Blackfin, mais envisage de revoir ses partenariats et d’en réduire le nombre, afin «d’avoir un droit de regard et un vrai suivi des participations qui nous intéressent», détaille David Giblas. La troisième poche de 10 millions d’euros sera dédiée aux coups de cœur.
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