
Les prix dans le non-coté poursuivent leur envolée

L’alignement favorable des planètes continue à faire son œuvre sur le segment du non-coté européen. En hausse depuis le début de l’année, l’indice Argos Mid-Market a atteint au troisième trimestre 2017 des niveaux inconnus depuis sa création en 2004 en atteignant un multiple moyen de 9,5 fois l’Ebitda sur les opérations comprises entre 150 et 500 millions d’euros. Si les multiples payés par les fonds d’investissement se sont stabilisés à un niveau historiquement très élevé de 9 fois l’Ebitda, celui des prix payés par les acquéreurs industriels a bondi de 9,3 à 10,6 fois.
«Cela ne s’explique pas par une qualité supérieure des sociétés cibles», relève Karel Kroupa, associé chez Argos Soditic, le fonds qui publie l’indice en collaboration avec Epsilon Research. «Les acquéreurs industriels disposent d’une puissance de feu historiquement élevée avec une trésorerie qui continue à s’accumuler et le faible coût de la dette, tandis que les sociétés cibles se raréfient», explique-t-il, en ajoutant que l’amélioration de l’environnement économique et de la confiance fait également pencher la balance via la hausse des multiples sur les marchés cotés.
Les données sur le marché européen du LBO compilées par S&P LCD pointe dans la même direction. Depuis le début de l’année, le multiple moyen a atteint un record de 10,4 fois l’Ebitda, un niveau plus élevé que l’indice Argos qui s’explique par la présence dans l’échantillon des méga deals. L’indicateur se situait à 9,9 fois l’Ebitda en 2016, contre 9,7 fois en 2007. «Il n’y a pas de doute que nous sommes dans un environnement de surchauffe en termes de valorisation», estime Céline Méchain, associée responsable de la couverture des fonds de capital investissement chez Goldman Sachs pour la France.
Dans un contexte de taux très bas, le niveau de levier attire les regards. Si le niveau de 6,3 fois l’Ebitda de 2007 n’est pas encore en vue, le levier a atteint selon S&P LCD 5,6 fois l’Ebitda en moyenne depuis janvier, contre environ 5 fois entre 2014 et 2016. «Il y a peu de nuages à l’horizon», tempère Céline Méchain, car «les bilans des entreprises sont sains et les banques européennes se sont restructurées».
La remontée lente des taux d’intérêts qui se profile apparaît également comme un gage de sécurité qui devrait éviter un emballement supplémentaire du marché. «Les deals mettent en général 3 à 9 mois à être finalisés et les informations que nous voyons circuler militent pour une stabilisation des prix d’ici la fin de l’année», souligne Karel Kroupa.
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