
Les hedge funds systématiques et market neutral ont le vent en poupe
Malgré une année 2015 chahutée pour les hedge funds, les investisseurs vont continuer à miser sur cette classe d’actifs. Selon la 14e étude annuelle de Deutsche Bank, 41% des sondés prévoient d’augmenter leur allocation. Cela devrait conduire les actifs sous gestion de l’industrie à croître de 5% en 2016 pour dépasser 3.000 milliards de dollars (2.722 milliards d’euros).
Derrière cette nouvelle hausse se cache néanmoins une évolution. « La dispersion des rendements en 2015 met en exergue que choisir le bon gérant et construire le bon portefeuille est encore plus critique », analyse Anita Nemes, responsable Capital Introduction de Deutsche Bank. « Les investisseurs réorientent leur portefeuille pour obtenir des flux de rendement moins corrélés et plus diversifiés », ajoute-t-elle.
Alors que l’indice global Preqin des hedge funds n’a engrangé que 2% l’an dernier, contre 1% pour l’indice S&P 500, 45% des investisseurs prévoient d’ajouter une ou plusieurs sous-stratégies « systématiques » reposant sur une série de modèles quantitatifs, que ce soit dans les univers macro, equity ou CTA (marchés de contrat à terme). L’an dernier, l’indice dédié aux stratégies « systématiques » a engrangé la meilleure performance, avec 5,92%.
Au sein de l’univers equity, le sous-segment dédié aux stratégies non directionnelles (market neutral) devrait également rencontrer du succès. « En net, 32% des investisseurs sont en train d’augmenter leur allocation à l’approche market neutral equity fondamentale, contre 17% en 2015, et 18% à l’approche market neutral equity systématique, contre 11% un an plus tôt », souligne l’étude.
Parmi les stratégies qui devraient décollecter figurent celles event driven (événements spéciaux) et multi-stratégie, avec respectivement 16% et 20% des répondants. La catégorie dédiée aux dettes décotées pourrait elle connaître des flux entrants et sortants équilibrés.
Deutsche Bank note également que les investisseurs demeurent prêts à payer pour la qualité. « Le niveau moyen des frais de gestion est demeuré inchangé sur un an à 1,63%, tandis que le niveau des commissions de performance a légèrement diminué de 18,03% à 17,85% », souligne la banque allemande. Pour 42% des investisseurs, une première allocation ne serait pas remise en cause par des frais dépassant la norme des 2-20%.
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