Private Equity

Le non-coté a collecté deux milliards d’euros auprès des particuliers non professionnels français en 2023

Avec un rendement annuel moyen pondéré de 6,2%, la classe d’actifs offre une performance et une diversification bien adaptée au retail.
Bertrand Rambaud, président de France Invest
Bertrand Rambaud, président de France Invest  -  Antoine Legond

Les chiffres sont enfin tombés. Alors que l’accès au private equity pour les investisseurs particuliers non professionnels (avec des tickets d’investissements minimum inférieurs à 100.000 euros) est ouvert depuis quelques années, France Invest, en partenariat avec Quantalys, publie ce lundi la toute première étude détaillée sur ce segment de marché.

«Avec la croissance de la classe d’actifs auprès des particuliers et la loi Industrie verte qui va pousser davantage son développement, il est très important que France Invest fournisse des éléments factuels et précis. Ce sont des produits nouveaux qui nécessitent beaucoup de pédagogie, qui est désormais facilitée par ces chiffres indiscutables», fait valoir Bertrand Rambaud, le président de France Invest.

L’étude a été menée auprès de 25 sociétés de gestion membres de France Invest et gérant au total 89 fonds destinés aux investisseurs non professionnels. Les fonds fiscaux de type FIP (fonds d’investissement de proximité) et FCPI (fonds commun de placement dans l’innovation) sont exclus de l'échantillon. Les véhicules analysés affichaient un encours total de près de 8 milliards d’euros à fin 2023, à l’issue d’une année de collecte de deux milliards.

L’assurance-vie privilégiée

Sur ces encours, 59% sont logés dans des assurance-vie en unités de compte, le solde étant essentiellement souscrit en direct dans les fonds. Les encours via l’épargne retraite plafonnent à 9 millions d’euros et sont inexistants dans l’épargne salariale. L’assurance-vie s’impose comme le moyen de souscription privilégié puisqu’en 2023, 76% de la collecte est passée par les unités de compte.

Sur les 89 fonds étudiés, 85 sont des FCPR (fonds commun de placement à risque) et le même nombre procède à des appels de fonds en une seule fois. Si les véhicules à capital permanent (evergreen) se limitent à 16 à fin 2023, ils représentent en revanche 57% des encours.

En termes d’allocation de ces encours, plus de la moitié (55%) sont placés dans des fonds investissant en direct, et 24% en private equity secondaire. Côté stratégies, 33 fonds proposent des investissements en fonds propres en direct, et 28 en indirect. Avec 23 véhicules, la dette privée représente une part significative de l’offre aux particuliers non professionnels.

«Ce sont des produits très diversifiés, qui permettent à l’investisseur personne physique d’avoir accès à tout ce que fait notre profession, avec un alignement d’intérêt avec nos produits institutionnels», appuie Bertrand Rambaud.

Des frais contenus dans les faits

En matière de rendement, la comparaison avec les produits institutionnels est difficile du fait notamment de la proportion significative d’encours dans les fonds evergreen et des appels de fonds à 100% dès le début de l’investissement pour la plupart des véhicules. A fin 2023, les fonds étudiés, avec une moyenne d’âge de trois ans et demi, affichaient un rendement cumulé net de frais de 27%, soit un multiple de 1,27 fois le montant investi. Cela fait ressortir un rendement annuel moyen pondéré de 6,2%. Un niveau toutefois inférieur au rendement cible de fonds interrogés fixé à 8,3%.

Avec 7,5%, le rendement annuel moyen pondéré des fonds fermés est significativement supérieur à celui des fonds evergreen, limité à 5,6%. «L’écart-type de performance entre les fonds du top quartile et les moins bons est assez resserré, et même si les performances passées ne préjugent pas du futur, surtout pour des fonds jeunes, les performances sont en ligne avec ce qui est attendu. Il y a une vraie cohérence de la performance avec le monde institutionnel», souligne Bertrand Rambaud.

Si beaucoup d’observateurs déplorent un niveau élevé de frais pour les particuliers par rapport à ceux payés par les institutionnels, la réalité est plus rassurante. Sur 31 fonds pour lesquels les données étaient disponibles, les frais réellement appliqués s’élevaient à 2,83%, soit bien moins que les frais maximum de 3,29% présentés dans les documents commerciaux de 54 fonds pris en compte par France Invest. Un niveau pas si éloigné des 2% traditionnellement facturés aux institutionnels.

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