
Le Fonds national d’amorçage fait son premier bilan
L’heure du premier bilan du Fonds national d’amorçage (FNA) est arrivée. En partenariat avec l’association Capintech, Bpifrance a dévoilé hier les premières retombées économiques du programme lancé en 2011 pour favoriser l’émergence d’une nouvelle génération de start-up. Deux ans après le primo-investissement des fonds abondés par le FNA, 30% des 54 sociétés soutenues entre 2011 et 2013 affichent un chiffre d’affaires supérieur au million d’euros.
Géré par Bpifrance dans le cadre du Programme d’investissements d’avenir, le FNA avait pour objectif de soutenir le parent pauvre de l’investissement en fonds propres en France, en abondant plusieurs véhicules d’amorçage, notamment interrégionaux. «Les fonds souscrits par le FNA interviennent en amont des capital-risqueurs en ciblant des sociétés qui n’affichent pas ou très peu de chiffre d’affaires», souligne Baptiste Thornary, économiste à la direction des études de Bpifrance.
Si les fonds d’amorçage soutenus par le FNA ont pour l’heure appuyé 310 sociétés en déployant une partie des 420 millions d’euros engagés par Bpifrance, l’étude est circonscrite aux 205 entités aidées entre 2011 et 2015. «Le profil des sociétés soutenues témoigne d’une plus grande maturité de l’écosystème, tant en termes de sourcing des dossiers que de sélection», relève Alexandre Gazaniol, lui aussi économiste à Bpifrance. Un an après leur amorçage, 61% d’entre elles sont prêtes à passer à la phase de commercialisation.
Le FNA entendait densifier l’effort du premier programme public de soutien à l’amorçage (AAP), financé en 1999 grâce à l’introduction en Bourse de France Télécom. Doté initialement de 400 millions d’euros, portés ensuite à 600 millions, le FNA a ainsi permis aux véhicules d’amorçage qu’il soutient d’atteindre une taille moyenne de 40 millions d’euros à fin 2015, contre 19 millions à l’époque de l’AAP. En janvier dernier, Paris-Saclay Seed Fund a par exemple réalisé un premier closing de 50 millions d’euros grâce au soutien de Bpifrance via le FNA. Les tickets moyens par société ont aussi été multipliés par cinq, à 500.000 euros.
Au-delà des autres acteurs du capital-investissement, qui co-investissent dans 61% des cas dans les sociétés, le FNA s’insère aussi dans l’ensemble des dispositifs de Bpifrance. «D’autres formes de financement mobilisant des outils de dette de Bpifrance comme les prêts innovation, qui concernent 8% des entreprises accompagnées à fin 2015, devraient augmenter avec le temps», estime Baptiste Thornary.
Plus d'articles du même thème
-
Altaroc dévoile les contours de son millésime Odyssey 2025
La plateforme donnant accès au private equity pour les particuliers investira, pour cette cinquième génération, dans sept à huit fonds américains et européens et dans quelques co-investissements. -
L’obligataire bombe le torse au chevet du financement des entreprises
L’Ofem pointe un apport de 74 milliards d’euros en 2024 en France, en hausse de 4%, dont 16 milliards dans la dette haut rendement. -
Otium Partners soutient la création d'un nouveau champion français de l'expertise comptable
Grâce à une levée de 50 millions d’euros auprès d’Otium Partners, les fondateurs d'Archipel veulent bâtir un leader national capable de relever les défis générationnels, technologiques et économiques d'un secteur encore fragmenté.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions